Le cannibalisme chez les Guayaki
d’après P. Clastres Chronique des indiens Guayaki Terre Humaine Plon 1972.

Cannibalisme

Qui est mangé ? Tout membre du groupe décédé de mort naturelle ou violente quelque soit son âge.

Qui mange ? Tout le groupe, les absents proches sont prévenus, des morceaux de peau sont conservés à l’intention de ceux qui, trop éloignés, ne peuvent rejoindre le groupe à temps. Les proches parents et le parrain sont exclus, le tabou est particulièrement strict entre parents de sexe opposé, en position d’inceste. La totalité du corps est consommée à l’exception de la vulve qui est enterrée, le pénis est réservé aux femmes enceintes, il doit leur permettre de donner naissance à un garçon.

Comment ? Le corps est soigneusement rasé puis démembré et éviscéré. La tête séparée du corps est bouillie avec les intestins. Le reste du corps des adultes est rôti sur un gril de branchages, le byta,qui restera en place après la cérémonie. La chair est consommée en même temps que des bourgeons de palmier qui ont été bouillis avec la tête. Les très jeunes enfants sont traités comme la tête et les intestins.

Pourquoi ? Le bon déroulement du rituel permet au vivants de se protéger de l’influence néfaste de l’âme du mort, errante s’il n’est pas accompli. Ceci est très important pour les Guayaki à tel point que pour eux « ne pas être cannibale c’est se condamner à mort ». Mais en même temps ce rituel est un moment de convivialité festif, une fête gourmande, d’autant plus appréciée que la chair humaine, et encore plus la graisse, sont réputées pour leur incomparable saveur.

ZAF

Cette page fait partie du dossier consacré au Cannibalisme au Paléolithique
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