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Livre - François Borde et la Préhistoire - Editions du C.T.H.S

François Bordes et la Préhistoire
sous la direction de Françoise Delpech et Jacques Jaubert
Documents préhistoriques



François Bordes et la préhistoire

Présentation de l'éditeur
Cet ouvrage est la publication intégrale des actes d’un colloque internationnal organisé par la section de pré- et protohistoire du Comité des travaux historiques et scientifiques, dans le cadre du 134e congrès national des sociétés historiques et scientifiques tenu à Bordeaux en avril 2009.
Excepté quelques publications individuelles ou les journées hommages de la Société préhistorique française (1982) demeurées inédites, c’est le premier ouvrage exclusivement consacré à l’oeuvre du préhistorien François Bordes (1919-1981). Incontestablement, avec André Leroi-Gourhan, il est l’un des deux grands noms de la discipline pour la seconde moitié du xxe siècle en France : géologue, préhistorien, auteur de nombreuses fouilles sur des sites prestigieux du Sud-Ouest, initiateur de la taille expérimentale et à l’origine de travaux précurseurs et fondamentaux, notamment d’un point de vue méthodologique. Outre la première chaire de préhistoire ouverte à Bordeaux, il est le fondateur du Laboratoire de préhistoire et de géologie du Quaternaire et fut directeur des Antiquités préhistoriques d’Aquitaine.
L’immensité de son oeuvre et la richesse de son parcours ont permis la tenue d’un colloque rendant directement hommage à ses contributions par ses contemporains français ou étrangers (Europe occidentale, Etats-Unis, Russie), ses élèves de l’Ecole de Bordeaux, mais également la génération actuelle, qui replace ici ses travaux à la lumière de thématiques et de problématiques de ce début de xxie siècle.

Françoise Delpech est directeur de recherche honoraire au CNRS, paléontologiste et zooarchéologue ; Jacques Jaubert est professeur de préhistoire à l’université Bordeaux 1 et a dirigé le laboratoire PACEA entre 2004 et 2010. Ils sont l’un et l’autre membres du laboratoire PACEA (De la Préhistoire à l’Actuel, Cultures, Environnement, Anthropologie), Université Bordeaux 1, et membres de la section de pré- et protohistoire du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS).


Notre avis :
Quand un jeune enfant a l'occasion de rencontrer à la fois Denis Peyrony mais aussi Marcellin Boule il ne faut pas s'étonner si plus tard il devient un grand préhistorien !
François Bordes apparaît dans cet ouvrage sous un jour totalement différent, car c'est à la fois sa vie, son parcours, ses travaux qui sont abordés par une longue série d'articles évoquant précisément un moment ou bien l'étude d'un site paléolithique (comme Combe Grenal, Pech de l’Azé ou Corbiac...).
On perçoit au fil des articles un homme de science très pragmatique, un homme de terrain précis qui a réalisé de minutieuses fouilles, en inventant de nouvelles méthodes (notamment statistiques) pour classifier les industries lithiques. La connaissance du Paléolithique a été véritablement enrichie par ses travaux.
L'ouvrage, sous formes d'articles indépendants, permet une lecture adaptée à chacun. Le lecteur pourra suivant ses propres centres d'intérêts "picorer" les chapitres qui lui conviennent le mieux.

Sommaire François Bordes et la Préhistoire

Delpech Françoise et Jaubert Jacques
Avant-propos
Remerciements

L’HOMME ET SON OEUVRE
Rigaud Jean-Philippe Les fondements de l’œuvre scientifique de François Bordes
Bonifay Eugène François Bordes, le géologue, le préhistorien, l’ami
Combier Jean François Bordes (1919-1981), sa vie de chercheur et son apport à l’étude du Moustérien
Roussot-Larroque Julia Deux personnalités scientifiques hors du commun : François Bordes et Denise de Sonneville-Bordes
Otte Marcel « Ah ! Voilà le Belge. » Hommage à François Bordes, ou la science et l’esprit
Sackett James François Bordes dans le Nouveau Monde
Vasil’ev Sergey La Préhistoire russe et François Bordes : les influences réciproques
Coye Noël, Potin Yann Les archives Bordes conservées au Service régional de l’Archéologie d’Aquitaine (Bordeaux) : histoire, apport et limites

METHODOLOGIE, TYPOLOGIE, TECHNOLOGIE
Lenoir Michel Des outils et un homme : quelques aspects de l’œuvre de François Bordes
Turq Alain Réflexions sur la méthode F. Bordes et premiers résultats du réexamen des séries moustériennes du Périgord
Mc Pherron Shannon, Dibble Harold, Goldberg Paul, Lenoir Michel, Sandgathe Dennis, Turq Alain De Combe Grenal à Pech de l’Azé IV : l’évolution des méthodes de fouilles de François Bordes
Demars Pierre-Yves François Bordes vs Georges Laplace : deux visions de l’outillage lithique
Texier Pierre-Jean, Meignen Liliane Soixante années de technologie lithique : étapes marquantes, apports et écueils
Pelegrin Jacques Sur les débitages laminaires du Paléolithique supérieur
Valdeyron Nicolas Organiser le chaos (1850-1978) : l’adaptation de la méthode Bordes à l’étude des industries postglaciaires et la (re)connaissance de la complexité culturelle du Mésolithique français

CHRONOLOGIE, PALEOENVIRONNEMENTS
Évin Jacques François Bordes et les datations absolues : un désintérêt apparent
Delpech Françoise La chronologie relative en préhistoire paléolithique ; l’héritage de François Bordes
Texier Jean-Pierre Vingt cinq ans après François Bordes, qu’en est-il de l’étude des paléoenvironnements physiques quaternaires du Périgord ?
Guadelli Jean-Luc Les associations de grands mammifères de la séquence du Pléistocène supérieur de Combe Grenal (Dordogne, France) et la biochronologie des stades isotopiques 5 à 3

PALEOLITHIQUE MOYEN ET SUPERIEUR
Rolland Nicolas L’Industrie de type Quina et l’Effet Commont en Europe occidentale : entité plénière ou complexe composite ?
Jaubert Jacques Archéoséquences du Paléolithique moyen du Sud-Ouest de la France : quel bilan un quart de siècle après François Bordes ?
Depaepe Pascal, Goval Émilie Regards portés sur les travaux de François Bordes en France septentrionale
Deschamps Marianne, Mourre Vincent Le Vasconien, un demi-siècle après sa définition par François Bordes
Bachellerie François, Teyssandier Nicolas, Bordes Jean-Guillaume, LippéRenaud, Guillomet-Malmassari Virginie François Bordes et l’interprétation du changement entre le Paléolithique moyen et le Paléolithique supérieur
Sackett JamesLe Paléolithique supérieur ancien à Solvieux : le Beauronnien
Bar Yosef Ofer, Qu Tongli, Wang Youping, Wu XiaohongProvinces préhistoriques du Paléolithique supérieur en Chine

Bibliographie de François Bordes réunie par Geneviève Peyres
Bibliographie de Francis Carsac

Un extrait de François Bordes et la Préhistoire

AVANT-PROPOS
François Bordes (1919-1981) est, avec André Leroi-Gourhan, la personnalité française
qui, lors de la deuxième moitié du xxe siècle, a sans doute le plus marqué les sciences préhistoriques, particulièrement la préhistoire paléolithique.
Depuis 1981, année de sa disparition prématurée, nombre d’hommages et commémorations lui ont été rendus. L’Institut du Quaternaire de l’Université Bordeaux 1 a été reconnu « Centre François Bordes » ; à Rives (Lot-et-Garonne), sa ville natale, ainsi qu’à Villeneuve-sur-Lot, une plaque a été posée et une avenue porte son nom ; une médaille commémorative en bronze a été coulée ; entre Talence et Pessac, dans le domaine universitaire de Bordeaux, la station de tramway la plus proche de son laboratoire porte son nom depuis 2003 ; en juin 2004, aux Eyzies-de-Tayac, la « Maison François Bordes », propriété de l’Université Bordeaux 1, a été inaugurée, après réhabilitation de l’ex « fondation Lacorre » donnée en son temps à l’Université Paris VI ; en juillet 2007 enfin, une plaque a été apposée sur sa maison familiale de Carsac, en Dordogne. Deux manifestations scientifiques ont été organisées autour de son oeuvre : les 15 et 16 juin 1991, une séance de la Société préhistorique française, décentralisée à Talence et, en août 2006, un cycle de conférences de la « vallée de la Couze », mais ces manifestations ne sont pas concrétisées dans des écrits.
L’édition d’une oeuvre collective en l’honneur du professeur François Bordes, trente années après sa disparition, vient donc combler un manque et signe la fin d’un travail soutenu par de fortes volontés tout au long de sa genèse. C’est en 2008 que le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) retint Bordeaux comme ville de son congrès de 2009 et afficha un thème général portant sur des personnalités ayant acquis ou non une large notoriété : « Célèbres ou obscurs. Hommes et femmes dans leurs territoires et leur histoire ». Les membres de la section de pré- et protohistoire choisirent alors de célébrer le professeur François Bordes, qui enseigna à l’Université de Bordeaux pendant la quasi-totalité de sa carrière de préhistorien, en organisant un colloque intitulé « Apport de l’oeuvre scientifique de François Bordes, préhistorien et naturaliste bordelais ».
Préhistorien, personne ne peut en douter ; rappelons simplement ce que d’aucuns ont appelé « la méthode Bordes » ou « le débat Bordes-Binford », qui a fait le tour du monde des paléolithiciens et au-delà. Naturaliste, ce terme mérite qu’on s’y arrête quelque peu. Cette qualification a été mentionnée aux côtés de celle de préhistorien pour rappeler que François Bordes a toujours considéré la « préhistoire » – ou plutôt l’archéologie préhistorique – comme ne pouvant être dissociée de la géologie et de la paléontologie ; ces trois disciplines étant, comme il l’écrivait en 1967, des « branches majeures » dont ne pouvait se passer une étude moderne du Quaternaire. Pour souligner encore plus largement son point de vue, François Bordes a changé à plusieurs reprises l’intitulé du laboratoire qu’il dirigeait, jusqu’à en faire disparaître le terme « préhistoire ». En 1956, le « Laboratoire d’anthropologie et préhistoire » est devenu « Laboratoire de préhistoire » puis « Laboratoire de géologie du Quaternaire et préhistoire » enfin, en 1968, « Institut du Quaternaire » parce que le terme se suffit à lui-même, étant censé recouvrir non seulement la préhistoire mais aussi toutes les disciplines associées : stratigraphie, paléoenvironnements physiques et biologiques pour les périodes contemporaines de l’Homme. Ainsi, on peut dire que François Bordes a mené ses recherches sur les civilisations du passé en naturaliste, se fondant le plus souvent sur des données tirées de gisements que, souvent, il avait fouillés lui-même ; nombre d’entre eux sont considérés aujourd’hui comme des sites ou des gisements « classiques » à l’échelle internationale et, bien que beaucoup aient fait l’objet de reprises ou de travaux récents, c’est souvent le nom de François Bordes qui reste associé à ceux de Combe Grenal, Pech de l’Azé I, II ou IV, Corbiac ou encore Roc de Combe.
Ainsi, ce colloque a mêlé près de trois générations de chercheurs, de France, bien sûr, mais aussi de Russie, des États-Unis, du Canada, d’Allemagne et d’Angleterre.
Certains, parmi les plus anciens, avaient connu François Bordes ; ses enfants étaient représentés par Cécile Bordes, qui a tenu à suivre la totalité des présentations, tandis qu’Arnaud Bordes, pris par ses obligations professionnelles à Bruxelles, nous a fait part de son soutien. Parfois chargées d’émotion, souvent d’admiration, toujours de respect, les interventions ont été, tout au long des trois journées (22-24 avril 2009), de haute tenue scientifique. Il y eut celles de ses proches collègues, de ses amis de longue date et anciens élèves, qui, tout en replaçant l’oeuvre dans la problématique de l’époque, ont parsemé leurs exposés d’anecdotes marquantes des années passées. D’autres communications portaient sur les idées et concepts développés par François Bordes et sur leur place, leur impact, dans la problématique archéologique actuelle. Enfin, des présentations plus « classiques » faisaient état d’avancées novatrices sur des thèmes, des sujets, des gisements, chers au préhistorien ici célébré.
L’organisation de l’ouvrage suit à d’infimes modifications près celle du colloque.
Nous avons intégré les contributions de collègues qui n’avaient pu faire le déplacement de Bordeaux, à savoir Eugène Bonifay et Nicolas Rolland, ainsi que celles d’Ofer Bar Yosef et James Sackett, qui ont fait l’objet de présentations ainsi que de traductions par deux collègues que nous remercions (Liliane Meignen et Jean-Philippe Rigaud).
L’ouvrage débute par une partie consacrée à l’homme lui-même et à l’ensemble de son oeuvre, où se trouvent mêlés réflexions et souvenirs. Un article traite notamment du couple François Bordes / Denise de Sonneville-Bordes, rappelant l’importance des liens de tous ordres qui les unissaient. La deuxième partie regroupe les contributions révisant les questions de méthodologie, typologie et technologie, où l’on revient notamment sur la « méthode Bordes », sur les types servant le classement d’un assemblage lithique et les critères retenus lors de leur création, et même sur l’intérêt que portait François Bordes à la technologie, ne serait-ce qu’en exerçant ses talents de « tailleur de pierre ». La troisième partie, qui s’intéresse à la chronologie et aux paléoenvironnements, est l’occasion de se tourner vers le naturaliste qu’il était et vers un des gisements-clés qu’il a fouillés de 1953 à 1965 : Combe Grenal. C’est autour de ce site, pendant ces années, qu’a débuté et s’est poursuivi le « débat Bordes-Binford » et que se sont multipliés les débats relatifs à la signification des assemblages et de leur variabilité, au cours desquels les réponses aux « pourquoi » et « comment » devaient prendre le pas sur les réponses aux « où » et « quand ». La quatrième partie s’intéresse aux techno-complexes du Paléolithique moyen et de sa transition avec le Paléolithique supérieur, mais on y trouvera également une contribution un peu dépaysante, traitant de la préhistoire en Chine (dans la tradition
anglo-américaine, il est en effet d’usage de proposer une contribution, une sorte d’hommage, sans qu’elle ait forcément quelque lien direct avec le parcours du chercheur célébré).
Outre l’impact de ses travaux sur la recherche en préhistoire plus de trente années après leur publication, François Bordes aurait sans doute discuté l’organisation chronologique des techno-complexes du Paléolithique moyen, ainsi que l’archéostratigraphie le permet de nos jours. Le tableau grand format censé résumer les connaissances actuelles dans ce domaine forme un dépliant placé en annexe à la fin de l’ouvrage.
Enfin, l’ultime contribution, une bibliographie, décline dans son intégralité la liste des travaux publiés de François Bordes ; chaque référence a été vérifiée au vu de l’article lui-même et tous les articles cités sont désormais conservés à la bibliothèque de l’unité de recherche héritée de celle qu’il a lui-même créée, l’Institut de préhistoire et de géologie du Quaternaire de l’Université Bordeaux 1, aujourd’hui laboratoire PACEA.
L’ensemble forme un ouvrage qui, nous l’espérons, ne trahit ni l’homme, ni le scientifique ; nous osons penser que François Bordes en aurait été fier.

Françoise DELPECH
Jacques JAUBERT


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