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Livre - Roman - Les attrape-vents - Jean-Michel Portier- Mergoil

Les attrape-vents
Chroniques Aziliennes
Jean-Michel Portier

Roman





Les attrape-vents

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Présentation de l'éditeur

Un terrible mal décime de clan des Omonaks. La quête d'un remède va entrainer trois d'entre eux vers les plaines du Nord, ultime refuge de la grande faune glaciaire. Ils vont rencontrer d'autres hommes, d'autres peuples, devront se battre, créer des alliances, survivre dans d'immenses territoires vierges et sauvages. L'avenir du clan dépend entièrement de leur réussite. Dans ce roman au style alerte et plein d'humour l'auteur décrit un treizième millénaire où l'homme vit en harmonie avec une nature aussi majestueuse qu'implacable. En cette fin d'ère glaciaire, le climat mondial subit un bouleversement colossal qui impact autant la flore et la faune que les hommes dont les facultés d'adaptation vont être mises à rude épreuve.


Broché: 307 pages
Format: 11 x 21,8 cm
Editeur : Mergoil
Collection: Roman



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Il y a 10 à 15 000 ans, des hommes vivent au nord de l’Europe dans un paysage relativement différent de l’actuel. C’est la fin de la période glaciaire et le climat, comme les paysages, se modifient. Ces hommes sont organisés en différents clans qui se répartissent les ressources naturelles avec plus ou moins d’harmonie…
Dans l’un de ces clans Omonaks, la vieille chamane Mika vient de mourir, atteinte par un mal inconnu qu’elle n’a pas su soigner. Les hommes voient que la maladie va progresser et risque de décimer le clan. Pour trouver le remède, s’il existe, trois membres du clan vont partir à la rencontre du chamane d’une autre tribu. 

A travers une nature majestueuse et parfois redoutable, les « aventuriers » vont rencontrer d’autres tribus, d’autres cultures mêmes des animaux inconnus…
C’est une véritable épopée que nous font vivre ces hommes du Paléolithique, avec des rapports humains qui nous ressemblent souvent et un quotidien préhistorique détaillé et passionnant.  
Partez à l’aventure avec Azil, Chara… et le sympathique Calud.

C.R.




Un extrait de "Les attrape-vents"

Le mal
De gros nuages gris stagnaient au-dessus de la vallée. L'air humide de cette froide matinée de printemps déposait une rosée glaciale sur la steppe qui se réveillait à peine des longs mois d'hiver. Sur les coteaux, les pins aux teintes sombres et les arbres dépouillés accentuaient cette triste ambiance. Quelques bouleaux avaient quand même sorti leurs premières feuilles et ponctuaient la forêt de quelques touches vert pâle. En contrebas, le fleuve tumultueux, grossi par la fonte des neiges, charriait des paquets de glace qui s'entrechoquaient bruyamment. Les eaux arrachaient des pans entiers de berges sableuses, entraînant dans leur effondrement des dizaines d'arbres.
Le clan était réuni sur un promontoire surplombant la vallée. Il faisait cercle autour d'une petite excavation circulaire au pied d'un pin. Les circonstances voulaient que ses aiguilles toujours vertes symbolisent l'éternité. Dans la tombe gisait le corps nu et décharné d'une vieille femme. Recroquevillée en chien de fusil, la tête orientée vers le grand fleuve, sa peau était couverte de cicatrices et de scarifications. Les femmes geignaient en rythme en balançant la tête de gauche à droite. Les hommes attendaient stoïquement et les enfants observaient la cérémonie d'un oeil inquiet.

Alors Morak « les Doigts courts », le chef du clan, s'approcha pour prendre la parole. Son visage buriné était en partie masqué par une abondante barbe grise et ses cheveux étaient noués en chignon. La vie ne l'avait pas épargné ces dernières années et son corps meurtri s'appuyait sur un robuste bâton sculpté. Il ne portait pas la traditionnelle parka à capuche et poche ventrale mais la robe de chef richement décorée de coquillages et de dessins géométriques et la cape de fourrure de lynx.
— Les esprits de la mort ont décidé qu'il était temps pour Mika de rejoindre les ancêtres. Ses souffrances furent longues et son voyage à travers la vallée des morts sera lui aussi long et semé d'embûches. L'arbre d'éternité veillera sur elle et cette nuit, pour l'aider à trouver le chemin des grandes plaines sacrées où soufflent les quatre vents nous prierons les esprits et invoquerons les ancêtres. Qu'il en soit ainsi.
D'un geste grave, il invita à poursuivre la cérémonie funèbre. Les femmes cessèrent les gémissements et vinrent une par une déposer un présent dans la tombe. Tout d'abord le traditionnel bois de cerf, puis toutes les amulettes de la défunte : petits os, perles, coquillages, galets peints et aile de faucon.
Ces offrandes n'étaient pas habituelles mais la défunte ne l'était pas non plus. Elle avait été la guérisseuse et chamane du clan. Solane, sa jeune remplaçante, tremblait d'émotion car c'était sa première cérémonie officielle. Elle saupoudra le corps de poudre d'ocre tout en récitant les incantations mortuaires. D'un signe de la main, elle invita Azil, le fils de Morak et le seul Homme-esprit de toute la tribu Omonak, à couvrir le corps d'une peau de cheval peinte de motifs sacrés. L'enterrement était terminé. Les chasseurs rebouchèrent la tombe et érigèrent un petit cairn avec
des pierres plates pour éviter que les charognards ne viennent déterrer le corps.
Azil était « Homme-esprit », il pouvait voir l'avenir à travers des visions que lui seul savait interpréter. De tous les clans Omonak, il était le seul à posséder un tel pouvoir. Pourtant il n'en faisait pas étalage, c'était un homme posé et peu enclin aux superstitions. Son visage fin, au menton volontaire, portait des yeux verts très expressifs qui lui permettaient d'éviter, d'un simple regard, de longues discussions. Il était grand et ces dernières années avaient changé sa constitution presque maigre d'adolescent en une carrure tout en muscle qui remplissait avantageusement des vêtements autrefois trop grands.
Chara, la femme d'Azil se remémorait les derniers jours de Mika, ses quintes de toux incessantes chargées de glaires sanguinolentes, ses poussées de fièvre, ses tremblements et ses délires incohérents, l'impuissance de la jeune Solane à trouver un remède contre ce mal inconnu. Les prières et les incantations n'y firent rien non plus. L'agonie de Mika fut terrible, mais maintenant elle était libérée de ses souffrances et par la même occasion elle libérait Chara de l'obligation de servir la chamane qui était la sienne depuis trois printemps. En échange de cette servitude, Mika avait sauvé la vie de Danseuse, la louve qui accompagnait Chara depuis qu'elle était arrivée ici, chez les Omonaks.
Depuis le temps qu'elle subissait le sale caractère de cette vieille carne ! Chara n'avait eu aucune compassion quand la maladie s'était déclarée, au contraire ; elle attendait patiemment son heure, priant pour que la fin soit rapide. Elle qui chérissait tant sa liberté, elle l'avait perdue pendant ces trois longues années. Mais maintenant c'était enfin terminé.


L'auteur, Jean Michel Portier
Jean-Michel Portier est président du Centre de Recherches Archéologiques de la Région Mantaise et travaille sur le Paléolithique supérieur et le Mésolithique en collaboration avec les universités de Paris I et Paris X.





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Mise en ligne le 09/08/17