Néandertal : 3 sous-groupes identifiés   
  Une équipe française montre la diversité génétique des néandertaliens.  
   
  On a tendance à imaginer l'homme de Néandertal  comme une  espèce homogène qui se serait développée à travers l'Europe de - 100 000 ans à - 30 000 ans. Les recherches génétiques confirment l'hypothèse qu'il y aurait, en fait, trois sous-groupes différents de Néandertal. 
  Les études paléoanthropologiques basées sur la morphologie des squelettes avaient déjà  montré dans le passé qu'il existait des différences entre les néandertaliens de l'ouest et ceux de l'est de l'Europe. C'est la première étude  sur les variations génétiques de l'espèce Homo neanderthalensis.  L'étude a été publiée dans la revue on-line de Plos One.  
   
  L'étude de l'ADN mt  
  Une équipe française composée de Virginie Fabre, Silvana Condemi, Anna Degioanni du Laboratoire d'anthropologie de l'Université de Marseille (CNRS) a étudié 15 séquences génétiques à partir des restes de 12 néandertaliens. Ces 12 individus sont les seuls dont l'ADN a suffisamment été bien conservé pour pouvoir être analysé. Les chercheuses  rappellent que l'échantillon est donc très faible. Elles ont étudié, par des simulations sur ordinateur, la variabilité génétique de la structure de l'ADN mt (transmis uniquement par les femmes).  
   
  Trois sous-groupes identifiés  
  Cette nouvelle étude confirme la présence de trois groupes séparés de néandertaliens et indique la possibilité d'un quatrième groupe en Asie. Selon les auteurs, la taille de la population néandertalienne n'était pas constante au cours des temps.  La diversité parmis les néandertaliens est considérée comme étant une conséquence indirecte des conditions climatiques particulières lors de leur extension territoriale, pendant toute la période du Pléïstocène moyen.  
                        
                          
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                            Carte représentant la distribution géographique des groupes.  
                                    Crédit: Fabre et al. PLoS One; DOI: 10.1371/journal.pone.0005151  | 
                           
                         
                         
                        Les résultats de l'étude sont cohérents avec les études paléoanthropologiques qui distinguent une  variation morphologique des néandertaliens pouvant être expliquée par  une migration vers l'est ou par une spéciation par distance. 
                         
                        Les discussions sont lancées...  
                          " Les néandertaliens peuvent être divisés en trois groupe : un premier en Europe  de l'ouest, un deuxième dans le sud et un troisième dans l'ouest de l'Asie" déclare Virginie Fabre et ses collègues.  
                           
                          Pour Henry Harpending, anthropologue généticien de Universitée de Utah "Si les résulats ne me semblent pas assez convaincants,  ils semblent toutefois plausibles et apparemment dans la suite logique des autres 
                            études utilisant des données différentes" 
                             
                            Pour Jean-Luc Voisin (IPH Paris) "...les résultats sont forts intéressants et logiques. En effet, il est  difficile d'imaginer une population animale en général, et humaine en  particulier, répartie sur une aire aussi importante et être totalement  homogène du point de vue génétique. Cette diversité avait déjà été  aperçue auparavant par des études plus classiques (comme les auteurs le  font remarquer). Cependant, cette étude est basée sur 12 individus  différents, donc un faible échantillonnage (en plus, la plupart des  séquences sont courtes). Elle doit donc être précisée par la suite.  Cependant, des études plus poussées (lorsque l'échantillon ADN sera  plus important) ne devraient pas bouleverser fondamentalement ces  résultats, mais plutôt préciser les limites des différents groupes.  Remarquons cependant que les auteurs sont prudents et rappellent  régulièrement que leur échantillon est faible." 
                             
                           
                        Sources :  
                        Plos 
                          SiencesDaily  
                           
                          A lire également  
                        Néandertal, une  spéciation par distance, de Jean-Luc Voisin (IPH) .  
                         
                        En anglais : un article sur le site de John Hawks (Université du Wisconsin, Madison)  
                         
                         
                        
                         
                           
                         
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