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Accueil - Hominidés - Hominidae - Actualités - News - Pour les cérémonies de Stonehenge, le porc n'était pas à la fête !
Le porc au Néolithique... la viande qui venait de loin (25/03/18)

La viande venait de loin pour les fêtes néolithiques de Stonehenge !
Les "britanniques" du Néolithique parcouraient de grandes distances en amenant avec eux de quoi festoyer.





Les archéologues ont mis au jour de nouvelles preuves des premières célébrations à grande échelle en Grande-Bretagne. Il apparaît maintenant que des hommes et des animaux parcouraient des centaines de kilomètres pour assister à des rituels de fête néolithiques.
Le Dr Madgwick a mené les recherches en collaboration avec des collègues de la School of Earth and Ocean Sciences de l'Université de Cardiff, ainsi que des scientifiques du laboratoire de géosciences des isotopes de la NERC du British Geological Survey, de l'Université de Sheffield et de l'University College London.

Photo : Cet os de porc (partie de l'humérus) montre des signes de brûlures et de cuisson.
Photo © Umberto Albarella et Dale Serjeantson.




Les chercheurs ont examiné les os de 131 porcs, les principaux animaux de boucherie utilisés pour les cérémonies festives du Néolithique. Les ossements ont été exhumés de quatre complexes du Néolithique supérieur (environ 2800-2400 av. J.-C.), Durrington Walls, Marden, Mount Pleasant et West Kennet Palisade Enclos, où se trouvent les célèbres ensembles de Stonehenge et Avebury. Une analyse multi-isotopique a permis d’identifier et localiser l'origine des éléments chimiques provenant de la nourriture et de l'eau que les porcs ont consommées pendant leur vie. Les chercheurs ont été en mesure de déterminer les zones géographiques où les porcs avaient été élevés.

Des porcs qui venaient de loin !
Les résultats montrent que les restes de porc issus de ces sites provenaient d'animaux élevés dans différentes régions dans les îles britanniques, mais relativement éloignés, comme l'Écosse, le nord-est de l'Angleterre et l'ouest du pays de Galles. Les chercheurs estiment qu'il était peut-être, à l'époque, jugé primordial que les personnes invitées aux festins apportent des animaux élevés localement (chez eux).
Jusqu'à présent, l'ampleur des mouvements de population de l'époque et les origines des participants aux cérémonies dans ces complexes mégalithiques ne pouvaient être identifiés et restaient toujours des énigmes pour les préhistoriens britanniques. Cette nouvelle étude offre désormais le tableau le plus détaillé de la mobilité des néolithiques à l’époque de Stonehenge.

Carte montrant les origines géographiques des porcs trouvés à Durrington, près de Stonehenge, selon les études isotopiques. L'analyse des résultats donne une indication de la distance parcourue avec les animaux pour les fêtes. Infographie Gardian

Des cérémonies néolithiques qui mobilisaient des populations éloignées
Le Dr Richard Madgwick, de l’École d’histoire, d’archéologie et de religion, a déclaré: "Cette étude fait apparaître d'importants mouvements de populations ainsi qu’un niveau de complexité sociale qui n’étaient pas imaginés jusqu’à présent." Il précise que "ces rassemblements pourraient être considérés comme nos premiers événements culturels insulaires, où des habitants de toutes les contrées de la Grande-Bretagne affluaient dans les environs de Stonehenge pour se régaler de mets spécialement préparés et amenés avec eux".
Pour le chercheurs, ces rassemblements, qui nécessitaient une grande organisation, devaient mobiliser une main d’œuvre importante. Les porcs étaient les principaux animaux utilisés pour ces festins et ils fournissaient la seule indication de la provenance des invités, car pratiquement aucun reste humain n'a été retrouvé. Sur l’un des sites, Durrington Walls, les chercheurs ont identifié 90% d’os de porc et seulement 10% de bovins. Pour les chercheurs, c’est dans ce site néolithique que les personnes qui ont construit Stonehenge s’étaient installés.

Le Dr Madgwick précise: "La découverte la plus surprenante est sans doute les efforts déployés par les participants pour amener les porcs qu'ils avaient eux-mêmes élevés". Les acheter à proximité des lieux de fête aurait été beaucoup plus simple. Contrairement aux bovins, les porcs n’ont pas les aptitudes à se déplacer sur de grandes distances ? Qu’ils soient abattus ou sur pied, le déplacement des porcs sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres, a nécessité un effort monumental à cette période du Néolithique final.

Pour prévoir la participation aux fêtes, les convives devaient donc anticiper pour définir le modalités de transports avec les animaux. Cette anticipation démontre une planification sérieuse et raisonnée que l’on imaginait peut-être pas pour ces néolithiques, il y a plus de 4 000 ans !

Sources
ScienceDaily
TheGuardian
SciencesMag

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