Brève histoire des origines de l’humanité

Antoine Balzeau
Préface Yves Coppens 

«Lisez donc ce grand livre ! Il vous apprendra tout ce que l’on sait sur notre saga, à travers les filtres d’un esprit scientifique que vous ne pourrez jamais prendre en défaut.» Yves Coppens 

Tallandier
14 x 20,5 cm format broché
320 pages

Hominides.com

Cela faisait longtemps qu’un paléoanthropologue français ne s’était pas attelé à un nouvel ouvrage sur l’évolution de l’Homme. Et quand on voit le rythme des découvertes ces dernières années on comprend que l’exercice est difficile et risqué ! En effet les Dénisoviens identifiés par leur ADN (2010), Homo naledi (2015) , les plus anciens Homo sapiens (2017), Homo luzonensis (2019) font toujours un peu trembler le buisson de l’humanité.
C’est justement pour cette raison qu’Antoine Balzeau, dans son perpetuel souci de pédagogie, nous propose un nouvel ouvrage sur ce sujet mouvant de l’évolution humaine. C’est à la fois simple (à lire) et pointu et argumenté sur le fond. Balzeau ne nous dit pas ce qu’il pense mais ce que les études ont prouvé… on évite ainsi tous les travers philosophiques de Yuval Noah Harari (Sapiens) qui nous raconte parfois de belles histoires mais trop imaginatives.
Avec Antoine Balzeau on est dans les faits, dans le concret et même si l’auteur reprend des hypothèses il l’indique clairement !
Si vous cherchez un ouvrage de paléoanthropologie complet et mis à jour vous êtes sûr avec une Brève histoire des origines de l’Humanité de nourrir votre curiosiité et votre cerveau de la meilleure façon qui soit !
A noter si le titre du livre parle d’une « brève histoire » de l’humanité il fait référence à une période de 7 millions d’années expliquée sur 318 pages ! Un fin du livre un document à déplier donne une vision chronologique sur l’ensemble des homininés.

C.R.

Antoine Balzeau, l’auteur de Brève histoire des origines de l’humanité

Antoine Balzeau est paléoanthropologue, chercheur au CNRS et au Muséum national d’Histoire naturelle, au sein de l’UMR 7194 « Histoire naturelle de l’Homme préhistorique », et travaille au Musée de l’Homme. Il est spécialiste du Cerveau humain.
Il est coauteur de La Préhistoire (Chronique 2009) et de Notre préhistoire avec Sophie A. de Beaune  (Belin 2016). Il est l’auteur de Qui était Néandertal ? L’enquête illustrée (Belin, 2016) 33 idées reçues sur la préhistoire (Belin 2018). Il a également participé comme co-auteur aux ouvrages Histoires d’ancêtres (2015) et Les Pouvoirs extraordinaires du corps humain(2016).

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Sommaire Brève histoire des origines de l’humanité

Table

Préface d’Yves Coppens .

Introduction. – Une vie de paléoanthropologue

Chapitre premier. – L’évolution n’est plus ce qu’elle était : quand la lignée humaine est devenue le buisson de l’humanité
Chapitre II. – Nous sommes tous des primates
Chapitre III. – Les premiers humains
Chapitre IV. – Quelque part à l’ouest du rift africain, le berceau de l’humanité
Chapitre V. – Les Australopithèques, des bipèdes déjà si humains
Chapitre VI. – Homo habilis n’a pas taillé la première pierre
Chapitre VII. – Des outils comme marqueurs chronologiques
Chapitre VIII. – Comment le genre Homo fut créé
Chapitre IX. – Le grand pas en avant d’Homo erectus
Chapitre X. – Le premier grand marcheur de l’humanité
Chapitre XI. – Deux millions d’années d’évolution en Asie
Chapitre XII. – Homo heidelbergensis, une espèce à la croisée des chemins
Chapitre XIII. – Atapuerca : un livre ouvert sur l’histoire de l’humanité en Europe
Chapitre XIV. – Homo neanderthalensis, que savons-nous de notre plus proche cousin ?
Chapitre XV. – Les multiples talents d’Homo neanderthalensis
Chapitre XVI. – La longue histoire des variations climatiques
Chapitre XVII. – Ce que nous révèle l’ADN ancien
Chapitre XVIII. – Au menu de nos grands ancêtres
Chapitre XIX. – Du nouveau, des humains sur les îles
Chapitre XX. – La paléoanthropologie bousculée par les usages numériques
Chapitre XXI. – Homo sapiens, d’où venons-nous ?
Chapitre XXII. – Homo sapiens dispersé façon puzzle
Chapitre XXIII. – Homo sapiens en Europe
Chapitre XXIV. – L’émergence de l’art, un autre signe d’humanité

Épilogue
Glossaire
Bibliographie
Remerciements

Un extrait Brève histoire des origines de l’humanité

BRÈVE HISTOIRE DES ORIGINES DE L’HUMANITÉ

D’un point de vue biologique, Homo neanderthalensis est probablement l’espèce humaine qui a le plus de particularités permettant de la définir. La liste des apornorphies* de cette espèce, ainsi que celle concernant la nôtre permettent de bien reconnaître tous les fossiles que nous pouvons trouver. De même, l’ADN ancien est suffisamment discriminant pour distinguer les deux mêmes groupes. C’est bien la démonstration que les différences génétiques sont suffisantes pour justifier que les deux espèces étaient bien distinctes.

MÉTISSAGES MULTIPLES

Cette histoire se répète. Certains des humains actuels ont hérité de l’ADN d’une autre humanité préhistorique, les Dénisoviens, et peut-être même d’autres groupes plus anciens qui n’ont pas encore été séquencés directement sur des fossiles. Par ailleurs, un bout d’os d’une jeune fille, surnommée Denny, trouvé au beau milieu de l’actuelle Russie, dans la fameuse grotte de Dénisova, daté d’il y a 90 000 ans, a été séquencé et publié en 2013. Cette analyse a révélé un résultat exceptionnel : sa mère était Néandertalienne, son père Dénisovien. Cet individu est le premier métis identifié de première génération entre deux espèces humaines. C’est un résultat extraordinaire pour la paléogénétique. Malheureusement, ce spécimen ne nous aidera pas à découvrir l’apparence d’un métis.
C’est juste un bout d’os de quelques centimètres. En revanche, ce travail, et ceux à venir, nous renseigneront sur les problèmes de fertilité lors de ces événements d’hybridations, sur les migrations des populations humaines, mais aussi sur les modalités de l’extinction de ces espèces humaines. Denny nous aidera un peu à savoir pourquoi nous sommes toujours là et pourquoi nous avons en nous un peu de Néandertalien et de Dénisovien. Le dernier mystère consiste à mettre un visage sur cet ultime groupe humain. Il a été reconnu dans les années 2000 uniquement à partir de fragments osseux très réduits venant de la grotte de Dénisova. Impossible d’en extraire des informations biologiques en raison de leur petite taille. ‘.  Depuis, une mandibule ancienne de 160 000 venant du1
plateau tibétain a été diagnostiquée comme appartenant à un Dénisovien en 2019. Ne reste plus qu’à mettre un crâne sur ce groupe mystère. Cela ne devrait plus trop
tarder.

Quelques spécimens dans peu de sites et des données génétiques, voici tout ce dont nous disposons pour le moment sur les Dénisoviens. Donner un visage à ces
humains, sur la base d’un crâne fossile, est certainement la quête la plus exaltante des paléoanthropologues en ce moment.