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Livre - Roman - Meurtre chez les Magdaléniens - Sophie Marvaud - Editions du Patrimoine

Meurtre chez les Magdaléniens
Sophie Marvaud
Editions du Patrimoine

Une plongée dans le quotidien des magdaléniens il y a 15 000 ans. 



Meurtre chez les magdaléniens

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Présentation de l'éditeur

Il y a 15 000 ans, alors que le nord de l’Europe est recouvert de glaciers, le sud-ouest de la France bénéficie d’un climat plus froid qu’aujourd’hui, mais sec et ensoleillé. Les vallées bien exposées du Périgord, avec leurs abris sous-roche, l’abondance de gibiers, de poissons, de bois et de silex, sont favorables aux petits groupes nomades de chasseurs-cueilleurs.

Assurés de pouvoir se nourrir, les Homo Sapiens ont du temps pour peindre sur les parois des grottes, sculpter la roche, graver leurs outils de bois de renne, jouer de la musique, danser… Parmi eux, la famille des Quatre-encoches du clan des Grandes-mains-blanches occupe la vallée de la Vézère autour des Eyzies.

Alors qu’ils font route vers l’océan, Iranie – la jeune fille que la chamane Puissance-de-licorne vient de choisir comme apprentie – est assassinée. L’événement est d’autant plus frappant qu’il est rarissime. Il met en danger l’harmonie du clan, et par-là même sa survie.

Elle-même menacée, Puissance-de-licorne met peu à peu en lumière les tensions souterraines qui divisent les Grandes-mains-blanches. Elle devra résoudre le meurtre et rétablir la solidarité sans entrer dans la spirale de la violence, qui détruirait le clan.



Collection Crimes et Monuments
15 x 21 cm
broché
300 pages


Hominides.com

Disons-le tout de suite si cet ouvrage est intéressant ce n'est pas pour son enquête policière paléolithique ! Le "commissaire" est une femme (Puissance de Licorne), chamane, qui semble être la seule a être sensible, intelligente et presque raffinée... Les autres membres du clan sont plus frustres et de manière globale seules les femmes tirent vraiment leur épingle du jeu. Cette vision de la femme douce dans un monde de brutes est un peu trop manichéenne à mon goût ! L'intrigue du polar en elle-même n'est pas transcendante... et l'on sait dès le début de l'ouvrage que le tueur potentiel fait partie d'un groupe comptant moins de 10 personnes. 

L'ouvrage est, par contre, passionnant pour la description du mode de vie au quotidien, des pratiques de chasse au Magdalénien ou encore des migrations annuelles du clan. Cette présentation est tout à fait plausible par rapport aux connaissances scientifiques actuelles. Plus audacieux l'explication de certains dessins pariétaux (comme les fameuses figurations féminines schématiques) est totalement inventée mais parfaitement possible. L'auteur a véritablement fait des recherches pour nous présenter un univers paléolithique vraisemblable sans tomber dans les descriptions rébarbatives.

Le roman se passe dans la région des Eyzies-de-Tayac et les habitués des lieux reconnaitront sans peine la vallée de la Beune, la grotte des Combarelles ou encore l'abri de Cap Blanc...

Une plongée dans le quotidien des magdaléniens il y a 15 000 ans. 
 
C.R.   



L'auteur de Meurtre chez les Magdaléniens

Historienne et romancière, Sophie Marvaud a publié notamment Le Secret des cartographes (Plon, 2008, Livre de poche, 2010, lauréate du prix "Saint-Maur en poche") et Suzie la rebelle dans la Grande Guerre (Nouveau Monde éditions, 2014). Conseillée par les plus grands spécialistes, Sophie Marvaud aborde dans meurtre chez les magdaléniens la question des rapports sociaux dans la préhistoire.


Des extraits de Meurtre chez les Magdaléniens

Les hommes creusèrent un trou de l’autre côté de la dune. Malgré sa douleur, Générosité-d’Aurochs installa le cadavre de sa fille dans la position qu’elle préférait pour dormir : sur le côté droit, les jambes repliées. Incrédule et malheureux, Vitesse-de-Bison déposa auprès d’elle le coquillage qu’elle avait choisi la veille sur la plage. La petite Fuligule en pleurs ajouta le sien. Enfin, Puissance-de-Licorne retira de son collier une dent de loup, qu’elle plaça dans la main déjà rigide. Hier soir, ce visage à peine sorti de l’enfance était animé par l’enthousiasme ; ce matin, le regard était fixe et le corps insensible. Compréhensible ou mystérieuse, la mort suscitait toujours chez la chamane un mouvement de révolte ; mais celle d’Iranie la bouleversait au plus haut point. La jeune fille n’avait pas eu le temps d’accomplir son destin, et elle-même était privée de son apprentie.

– Les Esprits n’oublieront pas qu’ils l’avaient choisie, assura-t-elle.

– Tu t’es peut-être trompée, risqua Grâce-de-Biche. Peut-être que les Esprits ne voulaient pas de ma sœur comme chamane.

Frappés par cette idée, les Quatre-Encoches se tournèrent vers Puissance-de-Licorne, anxieux de sa réponse. Elle chercha les mots justes qui les apaiseraient. Mais ils se dérobaient.

À travers ses larmes, Courage-de-Saïga, l’amie d’Iranie, contempla la chamane comme si elle la voyait pour la première fois. Ses yeux étaient embués. Sous le crâne de lion et les deux baguettes de coudrier, elle avait le visage fatigué des femmes de son âge. Malgré un nom qui la plaçait sous la protection d’un animal mythique, Puissance-de-Licorne avait conservé toute la fragilité d’un être humain.

– Ou peut-être les Esprits ne voulaient-ils pas de nous sur la plage, suggéra Élégance-de-Cheval, brisant le silence.

Dans les deux cas, la coupable était la chamane qui n’avait pas su interpréter leurs désirs.

– Je suis certaine que nous ne les dérangions pas. Et qu’ils avaient désigné Iranie pour me succéder. Les Esprits ne sont pour rien dans ce drame.

La fermeté de son ton mit fin aux questions. Les femmes et les enfants jetèrent dans la tombe les fleurs qu’ils avaient trouvées, de grands chardons violacés, puis les hommes à genoux repoussèrent les monticules de sable vers le trou. En quelques instants,...

...

Seule à une extrémité de l’île, Puissance-de-Licorne méditait.

Les animaux sont nos cousins, et pourtant, nous, les humains, nous distinguons d’eux tous, se disait-elle. Chez les mammouths, les bisons, les cerfs ou les rennes, les femelles vivent en groupe pour mieux protéger leurs petits ; les mâles sont solitaires, sauf à la saison des accouplements où ils s’affrontent, parfois jusqu’à la mort. Mais nous, les humains, n’avons pas de longs poils de laine qui poussent sur notre dos ; l’herbe ne suffit pas à nous nourrir ; nos petits restent fragiles et dépendants très longtemps. Pour survivre, nous devons nous entraider tout au long de l’année. Les hommes ne s’opposent pas en de terribles combats avant que le vainqueur ne s’accouple brièvement avec toutes les femmes ; chacun a sa compagne attitrée, avec qui il s’accorde tant bien que mal. Parmi nous, si les querelles sont fréquentes – et pas seulement entre les mâles – les meurtres sont rarissimes. Là, réside la noblesse de notre espèce.

Puissance-de-Licorne le savait : dans les groupes où l’on se côtoyait à chaque instant de l’enfance à la mort, sans espoir de se séparer un jour, il arrivait que la haine ne soit plus contrôlable. Au cours de son existence, elle avait entendu parler, une fois, d’un homme qui en avait tué un autre. Le meurtrier était un chasseur incapable qui laissait le gibier s’échapper. Son frère, qui ne ratait jamais sa cible, prenait un grand plaisir à se moquer de lui. Il l’avait surnommé : « tête-de-renne », car cet animal était réputé pour sa bêtise : il tombait dans tous les pièges. Mécontents de ce chasseur maladroit, les autres toléraient cette maltraitance. Jusqu’au jour où, fou de rage, le chasseur médiocre avait tué l’arrogant d’une sagaie lancée à bout portant. La chamane avait banni le meurtrier du clan, ce qui, pour un homme malhabile, équivalait à une condamnation à mort au cours de l’hiver suivant.


 





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