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Naissance de la vie Une lecture de l’art parietal
Naissance de la vie Une lecture de l'art pariétal Michel Lorblanchet Comprendre les pensées et la volonté des "artistes" paléolithique du Quercy. Michel Lorblanchet nous offre sa lecture des grottes ornées qu'il a étudiées.
Présentation de l’éditeur
Michel Lorblanchet a consacré sa vie à l’étude de l’art pariétal qu’il a contribué à révolutionner. Un demi-siècle de recherches au coeur des grottes ornées du Quercy. Ses longs séjours lui ont permis d’acquérir une connaissance intime de chacune d’elles, pratiquant des observations, des déchiffrements et des relevés minutieux pour tenter de déterminer tous les éléments des tracés, les outils et les pigments employés, les étapes de la création, le nombre d’artistes…
Tout au tong de ses recherches, il s’est interdit les interprétations personnelles pour accomplir un travail le plus objectif possible. Mais aujourd’hui Michel Lorblanchet sort de sa réserve. s’autorise à nous livrer sa lecture de ces oeuvres quercynoises magistrales. Les marques, traces et autres peintures prennent vie, font sens, les figures des artistes paléolithiques se dessinent à travers leur appropriation de ces espaces, leur manière de faire parler les parois, d’utiliser les reliefs dont ils suivent les inclinaisons naturelles pour faire surgir des fresques majestueuses dans lesquelles les animaux semblent étonnamment vivants.
Ce livre est aussi passionnant que touchant, tant Michel Lorblanchet nous rend ces hommes tout proches.
Genre : Patrimoine/ Archéologie
Format : 28X25
Reliure : relié sous jaquette
Pagination : 475 pages – 400 illustrations
Hominides.com
Le préhistorien Michel Lorblanchet (chercheur au CNRS) nous invite à replonger avec lui dans les plus importantes grottes ornées du Quercy. Les cavités de Cougnac, du Pech Merle, Les Merveilles, Roucadour, Pergouset et Marcenac ont toutes été étudiées et analysées par le chercheur. Ce sont bien sur les représentations en elles-mêmes qui sont mises en avant mais également l’utilisation du support, les possibilités sonores de la grotte et des stalactites dont les frappes sont encore visibles, l’éclairage amené par les paléolithiques… Se rajoutent alors les études plus « techniques » sur la composition des colorants, les datations possibles, l’ordre dans lequel les artistes ont peint les figures parfois enchevêtrés. Avec toutes ces données, Michel Lorblanchet tente de comprendre les grottes du Quercy. Et même si chaque grotte a son histoire, ses particularités, sa faune, il apparaît qu’une sorte de fil conducteur relie toutes les cavités : la naissance de la vie et son corollaire, la femme.
Attention toutefois à ne pas se méprendre, Michel Lorblanchet ne propose pas une théorie générale sur l’art paléolithique, il interprète les représentations dans les grottes du Quercy. Il tente pour chaque grotte d’expliquer, en se basant sur les représentations, la volonté des « artistes » et leurs significations. Il n’imagine pas, il se base uniquement sur ses propres relevés et études.
Ce scientifique, qui s’est interdit toute sa vie de faire de l’interprétation, nous dévoile dans cet ouvrage les pensées des hommes et des femmes de la préhistoire.
Un très bel ouvrage autant dans son contenu que dans sa forme : un beau livre qui doit figurer dans votre bibliothèque.
C.R.
L’auteur de Naissance de la vie – Une lecture de l’art pariétal
Directeur de recherches honoraire au CNRS, Michel Lorblanchet est un spécialiste de l’art préhistorique. Il a étudié sur le terrain les grottes ornées du sud de la France, mais aussi l’art rupestre en Australie et en Inde. Il a pratiqué une approche expérimentale de l’art pariétal afin de comprendre les techniques des hommes de la préhistoire, mais aussi pour appréhender dans quel esprit et quels contextes (choix de la cavité, du support, temps d’exécution, conditions de travail) s’effectuait cette production artistique.
Il est l’auteur notamment des Grottes ornées de la préhistoire ; Nouveaux regards (Errance, 1995), La Naissance de l’art ; Genèse de l’art préhistorique (Errance, 1999). Les Origines de l’Art (Editions du Pommier, 2006). Art pariétal – Les grottes ornées du Quercy (Editions du Rouergue 2010 et 2018 augmentée) Il a également dirigé la publication de Rock art in the old world (Indira Gandhi National Centre for the Arts – New Delhi, 1990).
Sommaire de Naissance de la vie – Une lecture de l’art pariétal
SOMMAIRE
INTRODUCTION
CADRE GÉOGRAPHIQUE
SCHÉMA CHRONOLOGIQUE DES GROTTES ORNÉES DU QUERCY
PARTIE 1. MARQUES ET TRACES RITUELLES
Les marques pariétales
Les empreintes digitales
Les traits isolés
Les mains frottées
Les plages striées
Les aspersions du Combel
Les dépôts d’objets
Autres témoins rituels : rénovations des figures
Les traces pariétales
Les pseudo-tracés digitaux
Taches diffuses d’ocre rouge et plus rarement de colorant noir
Les prélèvements de roche
Stigmates de percussion – des traces aux tracés
Considérations générales et conclusion
PARTIE 2. SYMBOLISME DE LA GROTTE
Grotte de Roucadour – Les entrailles génitrices de la terre
Topographie générale
Des reliefs interprétés
La grotte de Pergouset – Le chemin de la création
PARTIE 3. SYMBOLISMES MORPHOLOGIQUES DES PAROIS
Ventres de pierre, anamorphose et perception dynamique des Mégacéros de Cougnac
Le couple des bouquetins de Cougnac
Effet de surgissement des animaux
Les Fieux
Marcenac
Pergouset
Rimes plastiques
Animaux verticaux
PARTIE 4. SYMBOLISMES GÉNÉRATEURS DU PECH-MERLE
Les antilopes et les seins naturels du Combel
Traditions
Partie occidentale du Pech-Merle – « la salle préhistorique»
Le symbolisme de la matière rocheuse
Sur le grand plafond du Pech-Merle, la rencontre des femmes et des mammouths
Sur le sol de la salle, le panneau des Femmes-Bisons
Le symbolisme du cercle échancré
Le cercle échancré et Picasso
PARTIE 5. RÉVÉRENCES À LA VIE ET À LA CRÉATION
Dynamisme des animaux figurés
Portrait d’un cheval
Scènes d’allaitement
L’évolution de l’image de la femme
PARTIE 6. AUTRES SIGNIFICATIONS
La Frise noire du Pech-Merle
Les scènes
Le combat des lions et des mammouths
Le lion et l’antilope saïga
Les hommes blessés
CONCLUSIONS
Un extrait de Naissance de la vie – Une lecture de l’art pariétal
Sur le grand plafond du Pech-Merle,
la rencontre des femmes et des mammouths
La forme des étranges seins naturels de la « salle des Antilopes» est reproduite dans le dessin des femmes du grand plafond du PechMerle qui font partie d’une scène extraordinaire : la copulation de
trois femmes et trois mammouths annonçant la création de toute vie fondée sur l’intime parenté des mondes animal et humain. Le principe mâle est ici figuré par la puissance du mammouth, mais la femme avec ses seins lourds et son large fessier, penchée en avant dans une posture animale, figure le principe femelle-féminin. Dans l’ensemble des grottes du Quercy, la femme – entière ou réduite à son sexe – est génitrice, porteuse et donneuse de vie, aussi bien dans la période
archaïque que magdalénienne.
Attardons-nous un instant sur ce grand plafond central du PechMerle: au-dessus des blocs effondrés, nous avons relevé en détail un panneau d’environ 15 mètres carrés [nommé« panneau A»] composé principalement de tracés inorganisés non figuratifs[« macaronis» de H. Breuil,« hiéroglyphes» de A. Lemozi ou« contours inachevés» de A. Leroi-Gourhan].
Mais sur la marge orientale de ce vaste panneau, surplombant un vide de 4,5 m de profondeur, des motifs figuratifs se dégagent du magma informe des tracés indéterminés (fig. 10!. Nous voyons apparaître un groupe de trois femmes associées à trois mammouths et deux autres motifs : un cercle échancré à tracé double et un motif serpentiforme long de 1,60 m.
L’.artiste qui a exécuté ces tracés était juché sur les blocs, il se penchait au-dessus du vide pour les exécuter; en me plaçant à l’endroit même où il se trouvait, j’ai constaté qu’il était de haute stature (au moins 1,80 m de hauteur] et qu’il se trouvait dans une position dangereuse et inconfortable, ce qui souligne l’importance qu’il donnait à ses réalisations.
t’analyse des superpositions des traits nous montre qu’il a d’abord dessiné trois femmes, chacune d’une soixantaine de centimètres de longueur moyenne, en utilisant un seul doigt. Les femmes a, b, c, sont semblables par leur orientation vers la droite, leur posture penchée en avant et leurs gros seins pendants, mais elles diffèrent sur un point : la femme en bas du panneau [al possède une tête et une coiffure rejetées en arrière alors que les deux autres femmes [b et cl sont dépourvues de tête et réduites à un corps dans une posture animale [fig. 11, page précédente!.
Par-dessus ces femmes, l’artiste a tracé le grand motif serpentiforme, toujours avec un seul doigt, et enfin un cercle échancré à double contour.
Par-dessus cet ensemble, en utilisant cette fois-ci un tracé avec deux doigts joints, il a placé un mammouth sur chaque femme...