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Après les flux migratoires Afrique vers Eurasie, voici le reflux…
Après les flux migratoires Afrique vers Eurasie, voici le reflux…
Une étude génétique démontre qu’après les vagues de migrations des Homo sapiens d’Afrique vers l’Eurasie, certains descendants des premiers migrants sont retournés en Afrique !
Alors que les conditions climatiques chaudes et humides en Afrique ne sont pas idéales pour la conservation des gènes, les chercheurs ont pu analyser de l’ADN vieux de 4 500 ans sur un fossile humain en Ethiopie.
La découverte

Les anthropologues John et Kathryn Arthur (Université de Floride du Sud, Saint-Pétersbourg), ont découvert en 2012 un squelette dans la grotte de Mota, au sud-ouest de l’Ethiopie. Les chercheurs ont exhumé le squelette d’un homme adulte enterré sous une couche de pierre et daté de – 4 500 ans en utilisant une méthode de datation au radiocarbone. Les scientifiques se sont focalisés sur le rocher de l’oreille interne, qui préserve souvent plus d’ADN que les autres ossements.
L’étude, publiée dans la revue Science, a permis de détecter des quantités d’ADN suffisantes pour faire une analyse génétique, le génome ayant été jugé de haute qualité. C’est certainement la fraîcheur et la relative sècheresse de la cavité qui ont dû permettre cette extrêmement bonne conservation de l’ADN.
Un ADN qui parle beaucoup…
L’étude génétique et morphologique des ossement a permis de présenter quelques-unes des caractéristiques de l’Homme de Mota. Cet Homo sapiens adulte avait les yeux bruns et la peau foncée. Par ailleurs, le généticien Andrea Manica (Université de Cambridge, au Royaume-Uni) a pu constater que l’individu possédait des variantes de 3 gènes liées à une adaptation à la vie en haute altitude (il faut noter que certaines des montagnes de la région peuvent atteindre 4500 mètres). L’étude a également mis en lumière qu’il n’avait pas de gène permettant la bonne digestion du lait.
Le génome de l’homme de Mota a été comparé avec ceux de 40 populations en Afrique et 81 populations d’Europe et d’Asie.
Premier enseignement : l’homme est génétiquement très lié au groupe ethnique Ari (qui est situé actuellement dans les montagnes éthiopiennes). En revanche, des parties d’ADN que les Ari possèdent et qui sont inconnues chez Mota démontrent que cette différence génétique (entre 4 et 7 %) a été ajoutée après son décès il y a 4 500 ans. L’homme de Mota et ses ancêtres n’avaient donc jamais bougé d’Afrique.
Deuxièmement, cette partie différente du génome s’avère très proche de celles des populations eurasiennes actuelles et passées (dont les premiers agriculteurs en Allemagne).
L’étude suggère donc que 3 000 à 3 500 ans en arrière, il y a eu une énorme vague de migration de l’Eurasie vers l’Afrique.
C.R.
Sources
BBC
France 24
Ancient Ethiopian genome reveals extensive Eurasian admixture throughout the African continent in Science

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