La naissance de la femme
La représentation de la maternité à la préhistoire
Une conférence de Sophie Tymula
Samedi 15 juin 2013 à 17h

Les données concernant la maternité et le parentage sont aujourd’hui innombrables. Mais que sait-on de ces fondamentaux aux temps reculés de l’évolution humaine ? Le temps a naturellement fait son œuvre et peu de témoins subsistent aujourd’hui. De plus, la société, les mœurs, les courants de pensée influencent fortement notre compréhension des choses. « C’est ainsi que la femme de la préhistoire est passée successivement du rôle de mère au foyer, à celui de reproductrice néandertalienne, pour finir en amazone libérée mais sexy ! » (Cohen, 2009). Les moyens d’étude actuels en ethnologie et en préhistoire permettent néanmoins de faire parler ces traces millénaires.

Les résultats des recherches en anthropologie fournissent de nouveaux éléments grâce au développement instrumental, lequel autorise l’analyse du contenu chimique des fossiles. C’est ainsi que les analyses isotopiques de l'azote, de l'oxygène et du carbone, présents dans des os et des dents d'enfants découverts au hasard des fouilles, permettent maintenant de détecter la consommation de lait maternel et de reconstituer les pratiques d’allaitement et de sevrage, individu par individu (Herrscher, 2013). Ces données apportent un regard nouveau sur les modes de vie des populations anciennes. La plupart des femmes le savent, la mère et son bébé ont besoin d'être ensemble tôt et souvent, ceci afin d'établir des liens affectifs satisfaisants et une sécrétion lactée adéquate. Le lait maternel est l'aliment par excellence du nourrisson. Le maternage par l'allaitement est donc le moyen le plus naturel et le plus efficace pour comprendre et satisfaire les besoins du bébé.

L’art, qu’il soit mobilier ou pariétal, constitue une autre source de données sur la maternité. La femme y est représentée sous diverses formes répondant à un certain nombre de conventions figuratives, voire à une stylisation ou à une schématisation. Cependant, des détails permettent d’aller au-delà de ces pratiques artistiques et de conclure à une véritable traduction de la maternité, du processus de procréation jusqu’à l’accouchement et l’allaitement. Ainsi, la femme est en quelque sorte « revisitée » dans son intimité et dans son rôle fondamental à la survie de l’espèce humaine. Elle est inscrite dans l’histoire de l’humanité.

Texte de Sophie Tymula

Conférence précédée d’une visite-guidée du site d’habitat solutréen du Roc de Sers par Sophie Tymula - 14h30 (rendez-vous bâtiment Uramel)

Conférence par Sophie Tymula, ethno-préhistorienne, équipe d’Ethnologie Préhistorique
UMR 7041 ArScAn (Archéologies et Sciences de l’Antiquité)
Maison de l’Archéologie et de l’Ethnologie
21 allée de l’Université
92023 Nanterre Cedex
http://www.mae.u-paris10.fr/arscan/Sophie-Tymula.html

Lieu de la conférence
Salle des fêtes
Sers (Charente)

Organisateurs
Sentiers / Préhistoire
Tel : 05 45 24 92 91
(en collaboration avec Université de Pays Horte & Tardoire)
http://www.universite-pays.org/

L'art solutréen du Roc de Sers Sophie Tymula TYMULA S., 2002 - L'art solutréen du Roc de Sers (Charente) [Texte imprimé] / Sophie Tymula ; [publ. par] Ministère de la culture et de la communication ; Ministère de la Recherche ; Centre national de la recherche scientifique. - Paris : Éd. de la Maison des sciences de l'homme, 2002 (21-Dijon : Impr. Darantière). - 285 p. : ill., couv. ill. ; 30 cm. - (Documents d'Archéologie française, ISSN 0769-010X ; 91). Bibliogr. p. 267-278. Résumés en français, anglais et espagnol ISBN 2-7351-0808-2 (br.) : 42 EUR. – Notice BnF n° : FRBNF38933819