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Musée des Confluences
Musée des Confluences
Les sciences pour comprendre l’histoire du vivant et de l’humanité
Lyon
Une muséographie étonnante et grandiose. Les collections sont regroupées par grandes thématiques : la vie, la mort, les origines, l’évolution… Une nouvelle organisation qui fait cohabiter des objets qui pourrait étonner certains visiteurs traditionnels.
Histoire et localisation du Musée
Les collections du Musée des Confluences sont issues de musées aujourd’hui disparus : le Muséum d’histoire naturelle de Lyon, le musée Guimet lyonnais, mais aussi le musée colonial de Lyon créé par Édouard Herriot en 1927. En 1979, nouvel enrichissement des collections provenant des missions
catholiques de l’Œuvre de Propagation de la Foi de Lyon.
Origines, les récits du monde
Premiers pas vers nos origines
Ce sont trois femmes qui vous accueillent, trois hominidés appartenant toutes au genre Homo mais des espèces différentes : Homo floresiensis, Homo sapiens et Homo néandertalensis. Ces trois femmes sont contemporaines mais elle se déployaient à différents endroits de la planète… Il n’est pas obligé qu’elles se soient rencontrées !
L’adaptation des espèces
Il y a 155 millions d’années le Camasaurus est un dinosaure qui peuplait les plaines du Wyoming. Du haut de ses 4,5 mètres cet animal n’était pas sanguinaire : herbivore il se nourrissait de plantes de plantes et
De puis les temps préhistoriques de nombreuses espèces, adaptées à leur milieu (climat et flore) ces animaux ont pourtant disparus : le Mégalocéros giganteus ou le Smilodon fatalis (félin à dents
de sabre).
La vie et l’eau
A l’origine de la vie sur terre, il y a l’eau… Pour que la respiration apparaisse dans l’histoire du vivant, il a fallu que des bactéries engendrent la photosynthèse et libèrent de l’oxygène. Les plus anciennes traces de vie presque certaines sont des stromatolithes de 3,5 milliards d’années. Ces formations minérales sont produites par des cyanobactéries, un groupe très diversifié encore aujourd’hui. Mettant en place la photosynthèse, elles fournissent l’oxygène indispensable à l’apparition de la respiration.
Il y a 540 millions d’années débute un épisode marqué par l’apparition d’un grand nombre de nouvelles formes animales. Dans les schistes de Burgess les scientifiques vont découvrir des formes animale jusqu’alors inconnues. (Lire La vie est belle de Stephan Jay Gould)
Scyphocrinites elegans
– 416 millions d’années (Silurien) Maroc (Erfoud)
Photo Neekoo pour Hominides.com
– 480 millions d’années (Ordovicien) Maroc
Photo Neekoo pour Hominides.com
-20 millions d’années
(Miocene) – (Allier, Montaigu-le-Blin) Photo Kroko pour Hominides.com
La formation de la Terre et de l’univers
Mesurer le temps, comprendre l’espace : de tous temps l’Homme a créer des outils, des machines pour comprendre le monde qui l’entoure. Un quête perpétuelle et une ingéniosité sans cesse renouvelée sur tous les continents.
Conquérir le temps et l’espace
Le panthéon chinois. La formation du système solaire et de la Terre est présentée en regard des divinités qui participent aux récits des origines en Inde, en Australie, en Asie… Ainsi le majestueux panthéon chinois au sein duquel 30 divinités, issues de la collection de Johannes Jacobus Maria de Groot, incarnent l’organisation du monde divin : une bureaucratie céleste composée de ministres, de gouverneurs et d’officiers, à l’image de la société des hommes. L’exposition s’achève sur deux interrogations « L’aile de l’évolution », un espace à lectures multiples
L’aile de l’évolution
« L’aile de l’évolution » constitue une parenthèse au sein du parcours de déambulation. Elle raconte comment la vie change d’elle-même et comment l’environnement participe à l’évolution du vivant. De fait, elle renvoie plus que jamais à des questions d’actualité, à l’heure où le changement climatique modifie notre écosystème et impose au vivant de s’y adapter.
Les espèces présentées dans cet espace témoignent du rôle des changements climatiques et des événements exceptionnels dans l’évolution de la vie.
Le mammouth de Choulans. Retrouvé en 1859 dans la montée de Choulans à Lyon, et vif encore dans les souvenirs des visiteurs de l’ancien Muséum d’histoire naturelle, ce mammouth vivait alors que les glaciers alpins recouvraient Lyon.
Les fossiles de Cérin. Il y a 150 millions d’années, vers la fin du Jurassique, la position des continents est différente. L’Europe est largement recouverte par les eaux et son climat est chaud et sec. À soixante kilomètres au nord-est du musée des Confluences se trouvait une lagune tropicale bordée de petits îlots coralliens.
CROCODILEIMUS ROBUSTUS
Faune de Cerin
Photo Neekoo pour Hominides.com
Flore de Cerin
Photo Neekoo pour Hominides.com
Espèces, la maille du vivant
L’Homme, un animal symbolique
Dans l’Égypte pharaonique, les espèces sont singulières, au même titre que l’espèce humaine. Certaines sont choisies pour incarner une divinité. Ainsi en témoignent les momies animales, collection remarquable du musée des Confluences. Bélier, crocodiles, poissons, ibis, faucon, chats… Plus d’une vingtaine de momies sont à découvrir aux côtés du Sphinx mi-homme, mi-animal, gardien du temple.
Dans le parcours de ces représentations symboliques, la diversité des approches est ensuite illustrée à travers d’autres sociétés actuelles. Au totémisme australien succède l’animisme des Inuits ou des Amérindiens d’Amazonie, puis le dualisme Nature / Culture de l’Occident, une séparation radicale opérée à partir du 17e siècle entre l’homme et le reste du monde. On étudie la nature, on s’en émerveille, mais comme un objet que l’on observe de l’extérieur et à travers un instrument scientifique qui le met à distance. La collection de loupes aux 1001 formes, microscopes simples, à compas, aquatiques, botaniques ou encore de dissection illustre cette période charnière dans l’histoire des représentations occidentales. Cette objectivation de la nature aura l’avantage de fournir un cadre favorable au développement de la pensée scientifique.
L’Homme, dans la diversité du vivant
La classification. Véritables tableaux chamarrés et insolites, les groupes zoologiques exposés offrent un aperçu spectaculaire de la biodiversité. L’Homme y est Homo sapiens, un primate, donc un mammifère parmi les autres, dont 38 sont présentés ici : boeuf musqué, ornithorynque, tatou, girafe, tigre… Avant de découvrir une famille plus nombreuse, celle des oiseaux. Ils sont plus de 200 posés sur les branches d’une structure qui évoque leurs parentés. Viennent ensuite les mollusques aux coquilles improbables, et enfin une myriade d’insectes, le plus vaste ensemble animal dont la diversité, du papillon au scarabée, dépasse l’imagination : plusieurs millions d’espèces seraient encore à découvrir.
Musée des Confluences – Photo Kroko pour Hominides.com
L’Homme, un animal particulier
Le parcours se poursuit par un zoom sur les spécificités d’Homo Sapiens, des caractéristiques partagées avec d’autres espèces, telles que l’usage de l’outil, la conscience du corps, ou la transmission d’un savoir acquis… Mais si ces aptitudes ne nous sont pas propres, leur combinaison et leur niveau d’exécution, de développement font de l’Homme un être particulier au sein du monde vivant.
Les dessins préhistoriques. La capacité d’abstraction se révèle déjà dans les gravures sur os ou sur galet et se poursuit dans l’invention de l’écriture.
Musée des Confluences – Photo Kroko pour Hominides.com
Genière) – Photo Kroko pour Hominides.com
Photo Kroko pour Hominides.com
Les masques nô. La gamme infinie des émotions humaines est mise en scène par l’acteur du théâtre de nô qui fait varier les expressions de son masque en fonction de l’inclinaison de la tête.
La table de radiologie. Radiographie, prothèses, greffes… l’Homme développe des savoirs et des technologies pour connaître, réparer ou modifier son corps. Il va plus loin que toute autre espèce dans la conscience de son corps et en repousse les limites.
Les maternités. Ces statues de femmes avec enfant évoquent la fécondité, mais aussi la liation, ce lien social qui construit peu à peu la personne au contact de son entourage. Il se poursuit particulièrement longtemps chez l’humain, favorisant d’autant plus son imprégnation et son apprentissage de la langue, des pratiques et des valeurs propres à sa famille et à la société. L’être humain a la capacité et la possibilité d’apprendre beaucoup plus que toute autre espèce.
L’Homme face à son impact
Comme tout être vivant, l’Homme est lié au milieu naturel et interagit avec les autres espèces. Mais son impact sur la maille du vivant pour subvenir à ses besoins est considérable. Les conséquences pour la biodiversité sont inquiétantes et placent l’Homme face à de véritables choix de sociétés.
Les animaux disparus. Le dodo, le loup de Tasmanie ou le pigeon migrateur ont une fin qui suit de près leur rencontre avec notre espèce. La rhytine, paisible mammifère marin découvert en 1741 dans le détroit de Behring, a été exterminée en seulement 27 ans de chasse. Ne subsistent que de très rares squelettes, dont celui présenté au musée des Confluences. Pression démographique, surexploitation, destruction des habitats, pollutions, introduction d’espèces… sont déjà les causes principales de nombreuses extinctions.
Raphus cucullatus
Ile Maurice
Photo Kroko pour Hominides.com
Photo Kroko pour Hominides.com
Sociétés, le théâtre des hommes
Organiser
Représenter le territoire. Organiser la vie en communauté suppose en effet de structurer le territoire. Représenter un espace, c’est déjà se l’approprier, le mesurer pour en prendre possession. Deux perceptions du territoire dialoguent sur le plateau d’exposition : l’une occidentale, l’autre aborigène.
Le cercle répétiteur, instrument de cartographie occidentale de la fin du 18e siècle, a permis la conquête du monde. En Australie, depuis le 20e siècle, la peinture aborigène représente un espace à la fois physique, spirituel et politique. La négation de ce lien à la terre par les Britanniques, pendant deux siècles, explique que ces toiles constituent un acte de propriété mais aussi un manifeste politique.
Organiser la société. Le contrôle de la vie collective prend différentes formes, présentées ici. Durant la période Edo (1603-1868), le Japon vit replié sur lui-même sous le régime du bakafu, gouvernement militaire, avec une discipline et une hiérarchie codifiées notamment par des rituels d’apparat. Au-delà de leurs fonctions guerrières, les sabres, les armures, les casques et les bannières sont si beaux et raffinés qu’ils exercent sur le peuple une fascination propre à maintenir l’ordre. Ils sont aujourd’hui les symboles d’un Japon éternel, figé dans le temps.
Dans cet espace, des pièces de collections illustrent également d’autres enjeux majeurs tels que l’organisation par le pouvoir administratif, ou la place du religieux dans la société.
L’autorité de l’Empereur et de sa Cour s’exprime par le port de robes aux motifs très codifiés comme le dragon, symbole de pouvoir et de bon augure. Photo Kroko pour Hominides.com
S’approprier. Chaque culture détient une identité authentique qui se construit aussi par l’appropriation de codes qui l’ont influencée. Ainsi cette statue Baoulé casquée de Côte d’Ivoire : à l’iconographie traditionnelle, le sculpteur intègre le casque colonial occidental pour signifier le rôle puissant, prestigieux du personnage qui le porte.
Créer
L’être humain se définit comme faber et sapiens. Entre enthousiasme et stagnation, élans et terreurs, il adapte et fait évoluer son environnement en innovant. Cela lui impose, entre autres, de mobiliser ses connaissances et savoir-faire pour extraire de son environnement les matériaux nécessaires à l’amélioration de ses conditions de vie ; un domaine dans lequel la région lyonnaise s’est illustrée à de nombreuses reprises.
Innover pour s’adapter. Dans la vie quotidienne, des ustensiles de cuisine aux objets de communication, les innovations répondent à des besoins. Elles peuvent également les créer et alimenter un cycle de consommation. L’arrivée de l’électricité et des moteurs a ainsi révolutionné les modes de préparation culinaire, de même que l’installation de réseaux de télécommunication a démultiplié les échanges écrits ou vocaux, avec des objets innovants, démocratisés à très grande échelle.
L’ère de la chimie moderne. De cette Azurite bleue nait le cuivre, du Quartz améthyste rose le silicium nécessaire aux puces électroniques ou aux panneaux solaires… Depuis la Préhistoire les hommes ont su exploiter les minéraux présents dans les roches afin d’élaborer des outils. Depuis l’ère de la chimie industrielle, notre environnement regorge d’objets issus de ressources minérales. Leurs commerces et conditions de production sont au coeur d’enjeux géopolitiques et écologiques majeurs.
Éternités : visions de l’au-delà
Des passages entre deux mondes
Les sociétés humaines distinguent le visible et l’invisible, mais des échanges entre ces deux mondes sont possibles. Des esprits protecteurs ou néfastes agissent ainsi sur le monde des vivants.
En introduction au parcours, le visiteur rencontre une figure commune aux cultures indiennes nord-américaines, africaines et inuit : l’intercesseur. Chamane ou ancêtre, il est le point de contact entre le monde des vivants et celui des esprits et des morts. Des objets sont réalisés pour communiquer avec les esprits, les honorer ou s’en préserver.
Bois polychrome, fibres vegetales Don de Patrick Strard – Photo Kroko pour Hominides.com
La matérialité de la mort
La suite du parcours met en regard les pratiques funéraires des cultures égyptienne, péruvienne et caucasienne. L’exposition de restes humains, de mobilier funéraire et l’évocation de la sépulture telle qu’elle a été découverte permettent de percevoir la matérialité de la mort.
À cette étape, la scénographie impose au visiteur comme point de mire permanent des vanités, motifs contemporains qui accompagnent le visiteur tout au long de son cheminement.
La momification, naturelle ou artificielle, apparaît dans des cultures éloignées dans le temps et l’espace comme un marqueur essentiel des rites funéraires et des soins prodigués au corps défunt.
La momie de Taubasthis. En Égypte antique, la mort est un passage vers la vie éternelle. Entouré de rituels très élaborés, le corps du défunt est momifié, recouvert d’amulettes, accompagné d’offrandes, d’un mobilier funéraire, de serviteurs… présentés ici autour de Taubasthis, fille de Psébos.
Photo Kroko pour Hominides.com
Les hommes barbus. Rarissimes car issues de la culture égyptienne préhistorique (époque prédynastique Nagada, 3800 – 3100 avant J.-C.), ces statues, retrouvées dans des sanctuaires ou des tombes, sont probablement une représentation du pouvoir masculin qui annonce la période dynastique, au cours de laquelle la barbe sera l’un des symboles du pouvoir pharaonique. Elles témoignent de pratiques funéraires anciennes et d’une sédentarisation préparant à l’avènement du régime des pharaons.
Musée des Confluences – Photo Kroko pour Hominides.com
Bois polychrome
– 945-525 aบ. J.-C. – Égypte
Musée des Confluences – Photo Kroko pour Hominides.com
Bois polychrome
La momie féminine Ychsma. Au Pérou, les sociétés précolombiennes vénèrent les défunts, ancêtres protecteurs du monde des vivants. La plupart des tombes Ychsma sont directement creusées dans le sol, le corps recroquevillé dans un fardo de tissus. Momifiée naturellement, la défunte tient son matériel à tisser et est accompagnée d’offrandes, de céramiques et d’objets du quotidien.
La nécropole de Koban. La sépulture est présentée telle que lors de sa découverte, émergeant sous les pinceaux des archéologues. Le corps est entouré de céramiques et d’objets en bronze, témoins de l’habileté des artisans métallurgistes de cette région. Dans les montagnes du nord-Caucase, la signification des rites d’inhumation de la fin de la Préhistoire nous échappe encore.
Un dispositif de scénographique délicat invite ici encore le visiteur à l’introspection et à la réflexion. Ce dernier peut adopter plusieurs positions autour de la défunte. Debout au pied de la sépulture, le corps apparait en miroir, face au visiteur, tel une vanité. Sur le côté, il peut s’assoir dans une attitude de recueillement lors de funérailles.
2 967 – 2 813 BP
Musée des Confluences – Photo Kroko pour Hominides.com
900-1470 – Perou (côte centrale, société Yehsma)
Musée des Confluences – Photo Kroko pour Hominides.com
Donner du sens à a mort
Le parcours s’achève sur deux motifs de réflexion comme deux propositions de rapport à la mort. D’un côté, le Parinirvana, de tradition bouddhiste, offre une vision sereine où la mort constitue l’aboutissement suprême pour tout croyant. De l’autre, la vanité, issue du monde occidental, invite à une réflexion sur la fragilité de notre condition et la nitude de l’être humain.
Les vanités. Après avoir traversé époques et civilisations, l’exposition nous offre le regard de nos cultures à fondement biblique avec l’exemple d’un motif chrétien. Dans notre histoire de l’art, la vanité est une critique allégorique de l’ego face à une mort inéluctable. Pour illustrer le propos, le musée des Confluences a acquis une oeuvre de Jean- Philippe Aubanel, L’éternité parfois s’éveille, réalisée en 2014, pour clore le parcours.
Bonne visite !
Photographies copyright Kroko Hominides.com
Visite du Musée des confluences
Adresse :
Musée des Confluences
86 Quai Perrache
69002 Lyon
Horaires d’ouverture :
Du mardi au dimanche de 10h30 à 18h30
Nocturne jusqu’à 22h le 1er jeudi du mois
- En période de vacances scolaires zone A (sauf pendant les vacances d’été)
lundi à dimanche 10h30 – 18h30 - Ouverture exceptionnelle le lundi de Pâques et le lundi de Pentecôte
10h30 – 18h30 - Ouverture les 24 et 31 décembre de 10h30 à 17h30
Fermeture :
- Les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre
- Fermeture des guichets 45 minutes avant la fermeture du musée
(Les salles d’exposition ne sont plus accessibles 15 minutes avant la fermeture)
Prix :
Tarifs (actualisation 2024) :
- Billet à la journée
- Accès au parcours permanent et aux expositions temporaires
- Accès aux nocturnes jusqu’à 22h, les premiers jeudis de chaque mois
Plein tarif Adultes 18 ans et plus | 12 € |
Tarif réduit (demandeur d’emploi, titulaire carte famille nombreuse) avec justificatif | 7 € |
Etudiant (- de 26 ans) avec justificatif | 0 € |
Gratuit – de 18 ans Adulte handicap, DE et minima sociaux avec justificatif | 0 € |