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Atlas archéologique de la France
Atlas archéologique de la France Un ouvrage sous la direction de Dominique Garcia et Marc Bouiron Cartes d'Aurélie Boissière Coédition Inrap et Tallandier Chronique de Pedro Lima
Des milliers de découvertes surgissent sans cesse sous la truelle des archéologues. Les vestiges d’habitats, de tombes, de sanctuaires ou d’ateliers enrichissent notre patrimoine comme notre compréhension des sociétés passées. Jamais encore ces archives du sol, du Rhin au Finistère, de la baie de Somme à la Corse et dans les terres d’outremer, n’avaient été cartographiées et illustrées avec une telle ampleur. Page à page, nous explorons les strates archéologiques telles que chaque époque nous les a léguées.
Cartes en mains, cet ouvrage nous emmène sur les sentiers de la préhistoire, nous montre les usages des femmes et des hommes du Néolithique, l’empreinte des Gaulois et de Rome, le Moyen Âge des fermes et des cathédrales, les traces de l’esclavage, les vestiges de notre activité industrielle et les marques laissées par la violence des guerres. Chaque objet, chaque pan de mur, chaque sépulture, chaque reste de repas mis au jour vient documenter le récit d’un million d’années et permet d’écrire une nouvelle histoire de la France.
Editeurs : Tallandier / INRAP
20 x 25 cm
36 euros
336 pages
100 cartes et plans inédits
Plus de 200 illustrations
La chronique par Pedro Lima, journaliste scientifique
C’est le résultat d’un travail colossal que présentent en cette fin d’année l’Inrap et les éditions Tallandier, dans ce très bel atlas de 336 pages comprenant 100 cartes et plans inédits, plus de 200 illustrations accompagnées de textes et de commentaires et retraçant, magistralement, un million d’années d’occupation humaine du territoire de la France. Objectif des auteurs : montrer, en mots et en illustrations, l’ensemble des richesses archéologiques et patrimoniales de notre pays et en raconter l’histoire. L’objectif est pleinement atteint, sans aucun doute, au regard de la qualité esthétique et informative des cartes (un plaisir pour les yeux!) tout autant que la clarté des textes qui ponctuent les étapes de ce voyage au long cours découpé en 9 chapitres, n’occultant pas les heures sombres de notre histoire : des origines du peuplement de la France il y a un million d’années à l’archéologie de la France contemporaine (Première et Seconde Guerres mondiales, France coloniale et d’outre-mer et Guyane entre esclavage, bagne et orpaillage). À mille lieues d’une archéologie et d’une histoire de France éternelle ou fantasmée, l’ouvrage pose d’emblée la pluralité et la complexité de populations et de déplacements qui en ont façonné le cours, cette « humanité plurielle » dont fait partie notre espèce Homo sapiens, « migrant venu d’Afrique ».
La qualité de l’atlas tient avant tout à la richesse des sources qui en ont permis l’élaboration, traduites ici avec une grande clarté. Il s’agit de dizaines de milliers de fouilles et d’enquêtes archéologiques menées depuis plusieurs décennies sur des sites patrimoniaux encore visibles (grottes, mégalithes, villas antiques, églises…) ou disparus à la suite d’aménagements contemporains (lotissements, carrières, autoroutes, voies ferrées…) dont les chercheurs ont recueilli les informations lors d’opérations d’archéologie préventive. Mis en cartes et en textes, ces données précieuses et complexes dévoilent l’économie, la culture, le développement et parfois la disparition des sociétés humaines qui ont fait la France, dans leur métissage, leur conflictualité ou leur originalité, et dans leur relation avec d’autres territoires que ceux qui constituent aujourd’hui la France, comme le souligne le co-directeur de l’édition Dominique Garcia. Une « France mise au jour » à l’histoire riche et complexe, héritée d’influences et d’échanges multiples que l’on ne se lasse pas de redécouvrir dans ces pages.
Pedro Lima
Sommaire de « Atlas archéologique de la France »
Introduction
La France mise au jour
1. Les origines du peuplement de la France
(1 million d’années-6000 avant J.-C.)
À la recherche d’une humanité plurielle…
Une période de fortes variations climatiquesFabriquer des outils…
Cultures des humanités disparues
Une fragile cathédrale de la préhistoire
Ce migrant nommé Homo sapiens.
L’art, dans les grottes et en plein air.
2. Les premiers agriculteurs
(6000-2300 avant J:C.)
Un nouveau mode de vie
La naissance de l’architecture monumentale.
La roue, le chariot et le joug .
Des objets précieux et des signes du pouvoir.
La figure humaine s’impose.
La naissance de la guerre ?.
L’éternité, seul ou accompagné ?
Le plateau des Guyanes.
L’archipel antillais précolombien
3. Lorsque la métallurgie transforme les sociétés
(2300-800 avant J.-C.)
Des milliers d’objets métalliques enfouis ou engloutis
Contrôler les matériaux et les territoires…..
Des guerriers et des héros.
Dessins de paysages
Terroirs et pratiques agraires..
Artisans spécialisés et économie domestique
Pratiques funéraires, rites et gènes.
4. Celtes et Gaulois
(800-50 avant J.C.)
Les villes gauloises
Honorer les dieux et les guerriers…
Une agriculture performante
Sous les pavés romains, les voies gauloises
Tombes princières et nécropoles.
Marchands grecs, étrusques, carthaginois et romains en Gaule.
Du sel, de l’or et du fer…
5. La Gaule romaine
(50 avant J.-C.400 après J.C.)
La Gaule des cités …
Cartes et plans pour circuler et administrer..
Lier et relier les territoires.
Les cultes et la religion..
Société gallo-romaine, économie et productions
Exploiter la terre…
Gestes et pratiques pour les morts
Le temps des mutations
(fin du Ille-début du ve siècle)
6. D’un monde à l’autre, la fin de l’Antiquité et le haut Moyen Age
(400-1100)
Les religions du Livre en Gaule
Un monde avant tout rural
La Mappa mundi d’Albi
Produire et stocker dans les campagnes.
À pied, à cheval ou en bateau..
Où se faire enterrer ?
Le devenir de la ville.
7. La France médiévale
(1100-1500)
Fortifications et routes commerciales.
La ville et ses faubourgs ..
La ville face aux épidémies.
Notre-Dame, une urgence archéologique.
Lutter contre les pénuries
Le commerce du vin..
Le fer, nerf de la guerre au Moyen Âge…
8. De la Renaissance à la Révolution
(1500-1800)
Nouvelles stratégies militaires et fortifications
Les transformations du christianisme.
La création des fermes modernes.
Magnifier l’eau dans les jardins.
Le jeu, entre divertissement et sport.
Tromelin, l’île aux esclaves oubliés…
Produits exotiques à la table des Français
Traces de l’esclavage aux Antilles…
9. L’archéologie du monde conlemporain
(1800 à nos jours)
Pour une archéologie de la France contemporaine…
Archéologie de la Première Guerre mondiale…
La Seconde Guerre mondiale..
La France coloniale et d’outre-mer…
La Guyane, entre esclavage, bagne et orpaillage….
Le huitième continent de plastique et les pollutions spatiales..
Bibliographie….
Remerciements .
Directeurs d’ouvrage..
Auteurs
Table des cartes.
Crédits iconographiques.
Les auteurs de « Atlas archéologique de la France«
Direction de l’ouvrage
Dominique Garcia
Professeur d’archéologie à l’université d’Aix-Marseille, Dominique Garcia est président de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap). Archéologue de terrain, il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages sur les sociétés protohistoriques de la Méditerranée nord-occidentale au Ier millénaire.
Marc Bouiron
Conservateur en chef du patrimoine, Marc Bouiron est directeur scientifique et technique de l’Institut national de recherches archéologiques préventives. Ses publications portent sur l’évolution urbaine des villes du midi de la France, de la protohistoire à la période moderne.
Cartographie
Aurélie Boissière, géographe-cartographe indépendante, a réalisé de nombreux atlas et contribué à plusieurs collections d’histoire de France et d’histoire ancienne.
Les auteurs
Olivier Blin Inrap; UMR 7041 « Archéologies et sciences de l’Antiquité », équipe « Archéologie de la Gaule dans le monde antique », CNRS, université Paris-Nanterre | Marc Jarry Inrap ; UMR 5608 « Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés », CNRS, université Toulouse 2 Jean-Jaurès | Edith Peytremann Inrap ; UMR 6273 « Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales », CNRS, université de Caen-Normandie |
Vincent Carpentier Inrap ; UMR 6273 « Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales », CNRS, université de Caen-Normandie | Patrick Maguer Inrap; UR 15071 « Hellénisation et romanisation dans le monde antique », université de Poitiers | Bénédicte Quilliec Ministère de la Culture, Drac Bretagne ; UMR 8215 « Trajectoires. De la sédentarisation à l’État », CNRS, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (chercheuse à l’Inrap jusqu’en 2022) |
Muriel Gandelin Inrap; UMR 5608 « Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés », CNRS, université Toulouse 2 Jean-Jaurès | François Malrain Inrap ; UMR 8215 « Trajectoires. De la sédentarisation à l’État », CNRS, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne | Thomas Romon Inrap ; UMR 5199 « De la préhistoire à l’actuel : culture, environnement et anthropologie », CNRS, université de Bordeaux |
Bénédicte Guillot Inrap ; UMR 6273 « Centre de recherches archéologiques et historiques anciennes et médiévales », CNRS, université de Caen-Normandie | Mickaël Mestre Inrap ; UMR 8096 « Archéologie des Amériques », CNRS, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (doctorant) | Nathalie Serrand Inrap ; UMR 8096 « Archéologie des Amériques », CNRS, université Paris 1 Panthéon-Sorbonne |
Un extrait de « Atlas archéologique de la France »
La naissance de l’architecture monumentale
La société agricole nécessite de demeurer au même endroit pour semer, surveiller, récolter et stocker les cultures. Avec le passage à la vie sédentaire, la forme des habitats et les objets du quotidien évoluent. La maison nouvelle, bâtie en dur, favorise la multiplication d’ustensiles ; la céramique surtout, peu adaptée au mode de vie nomade, s’impose comme le matériau par excellence pour la fabrication de récipients très utiles à la préparation des repas et au stockage alimentaire. À cette période, le village s’enrichit aussi de nombreux aménagements liés à la sédentarité. Les puits à eau, les silos à céréales, les resserres de stockage, les greniers et les fours témoignent de ces nouvelles pratiques agro-pastorales.
Reflet des deux courants de néolithisation, deux traditions architecturales s’opposent au début du Néolithique. Dans la moitié nord, les nombreux villages, relativement standardisés et parfois retranchés derrière des palissades, sont composés d’alignements de maisons quadrangulaires à deux nefs, en bois et en terre, dont certaines, de grande taille, pouvaient être des bâtiments collectifs. Dans le Sud, les vestiges sont plus rares ; il s’agit de bâtiments de taille réduite avec un petit côté en forme d’abside ou de plan elliptique, dont les murs, mêlant végétaux, terre et pierre, avaient peu d’emprise au sol…