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Une journée au temps de la préhistoire
Une journée au temps de la préhistoire
Sophie Archambault de Beaune
Collection 50 objets racontent
Éditions Eyrolles
50 objets racontent une journée dans la vie d’un campement préhistorique (Paléolithique supérieur) Est proposée ici la reconstitution d’un campement occupé il y a 18 000 à 16 000 ans, pendant le Tardiglaciaire, au moment d’un des derniers épisodes de froid de la dernière glaciation qui a sévi dans toute l’Eurasie.
Au fil d’un récit vivant et immersif, la préhistorienne Sophie Archambault de Beaune raconte la vie dans un campement préhistorique du Paléolithique supérieur. Du réveil où l’on ravive le foyer, au départ pour la chasse ou la cueillette (bois de cervidé, coquillage), à la préparation des repas (couteau en silex, meule), à la confection de vêtements, bijoux, instruments de musique ou encore à l’exploration des grottes, 50 objets esquissent le quotidien de femmes, d’hommes et d’enfants, nous restituant leur rapport à l’alimentation, aux animaux, à l’art et à la mort. Bien loin des clichés, cet ouvrage révèle une Préhistoire intime, où les femmes n’étaient pas confinées à des tâches domestiques et où tous les membres du groupe participaient aux activités journalières en fonction de leurs aptitudes.
Eyrolles
17,4 x 21 cm
176 pages avec illustrations
Hominides.com
Quand on pense « scene de la vie quotidienne à la préhistoire » le grand public va probablement visualiser un homme chevelu et barbu tapant sur des cailloux avec, à ses cotés, une femme entourée d’enfants. Cette image d’Epinal va être dynamitée à la lecture de ce nouvel ouvrage de Sophie Archambault de Beaune.
L’auteure situe sa reconstitution entre – 16 et – 18 000 ans dans un campement imaginaire, sorte de compilation de différents gisements et grottes préhistoriques existants. La plupart de ces sites sont situés dans le Sud-Ouest de la France, région préhistorique par excellence…
Fidèle à la collection l’auteure a sélectionnée 50 « objets » emblématiques de cette période de la préhistoire. La variétés des objets choisis permet de raconter véritablement la vie quotidienne des populations humaines de l’époque. Vous allez ainsi apprendre la fabrication, et la ou les hypothèses d’utilisation d’objets très simples ou complexes. Découvrez à quoi pouvait servir un bâton percé, un propulseur, une dent de cachalot, un petit rhinocéros rouge.. ou comment vivaient le clan en étudiant les restes d’un foyer, un amas de silex, le sépulture d’une jeune femme, un harpon…
Sophie Archambault de Beaune fait revivre ces objets en imaginant comment ils étaient réalisés, en groupe ou de manière solitaire, par les enfants et/ou les adultes, les artisans étaient-ils spécialisés, certaines taches étaient-elles sexualisées ?
Le livre nous permet ainsi de rentrer discrètement au coeur du clan, d’y observer la vie quotidienne tout au long de la journée…
Les objets préhistoriques ? Il ne leur manque que la parole !
C.R.
Sophie A-de Beaune, auteure de Une journée au temps de la Préhistoire
Sophie A. de Beaune est préhistorienne, professeur à l’université Jean-Moulin Lyon 3, et chercheuse au laboratoire Archéologie et Sciences de l’Antiquité, à Nanterre. Elle étudie les comportements techniques et les aptitudes cognitives de l’homme préhistorique. Elle a notamment publié Qu’est-ce que la Préhistoire? (Gallimard, 2016), Pour une Archéologie du Geste et L’homme et l’Outil (CNRS Éd., 2000 et 2015) et co-dirigé Cognitive Archaeology and Human Evolution (CUP, 2009) et Préhistoire intime vivre dans la peau des Homo sapiens (Folio).
Sommaire de Une journée au temps de la Préhistoire
Frise chronologique
Avant propos
Le jour se lève
Pêcher, chasser, tailler, se réchauffer, manger
Réveil au campement
1 Foyer d’une habitation
2 Dallage
3 Cabanes en os de mammouths
Collecte de petit gibier
4 Plaquette de schiste gravée
5 Canine de renard perforée
Leçon de taille de silex
6 Nucléus à lames
7 Amas de silex
Les Grands-mères à la tâche
8 Pilons
9 Fragments de cordelette
Partie de peche
10 Tête de harpons
11 Dent de cachalot sculptée
12 Collier de coquillages et de dents
En quête de gibier
13 Tête de propulseur sculptées
14 Boomerang ou killing sticks
Rhinocéros affrontés
Des vêtements biens chauds
16 Figurine à la capuche
17 Matériel pour confection d’aiguilles
A table !
18 Dalle ayant servie de meule
19 Venus à la corne
Un après midi ensoleillé
Jouer, explorer, décorer, confectionner
Les artistes se préparent
20 Palette à couleurs
21 Petit rhinocéros rouge
22 Gravures sur galet
Jeux d’enfants
23 Rondelle perforée et gravée
24 Figurines féminines
25 Statuette d’ourson
Exploration souterraine
26 Lampe à graisse
27 Piste d’empreinte de pas
28 Mains négatives
L’indispensable renne
29 Grattoir burin ocré
30 Molette de corroyage
31 Bois de renne
La petit invalide et le vieux sage
32 Sépulture d’une jeune femme
33 Sépulture triple
Le mammouth, un animal prestigieux
34 Frise des dix mammouths
35 Ebauche de perle
L’os, un materiau à tout faire
36 Omoplate de renne découpée
37 Pointe de sagaie
Les artistes au travail
38 Grands signes noirs
39 Bisons polychromes
40 Grands masques noirs
Le temps du repos
Se parer, danser, enterrer, transmettre
Sculpture, Gravure, Modelage
41 Deux statuettes féminines
42 Baton percé
43 Statuette de jeune bovidé
Des enfants choyés jusque dans la mort
44 Sépulture de nouveaux-nés
45 Mandibule d’enfant perforée
De l’art de se parer
46 Tête humaine sculptée
47 Colliers reconstitués
Eh bien, dansez maintenant !
48 Flûte en os de vautour
49 Fragments d’os d’oiseau encochés
50 « Pendeloque aux danseuses »
Conclusion
Bibliographie
De la même autrice
Remerciements
Crédits iconographiques
Un extrait de Une journée au temps de la Préhistoire
19. « Vénus à la corne »
Des gourdes et des cornes à boire
Dans chaque cercle assis autour du feu, un plat en écorce de bouleau circule de main en main et chacun y pique la nourriture avec la main en passant.
Ils mangent lentement en mâchant bien. Le plaisir de restaurer leurs forces se lit sur leurs visages sereins et souriants. Ils portent de temps en temps à la bouche la petite gourde qui pend à leur ceinture. Dès leur retour, ils les ont remplies d’eau fraîche en se servant à l’outre en estomac de bison qui pend à l’armature des tentes. Deux d’entre eux utilisent une corne d’aurochs pour boire. Un homme et une femme, qui ont eu le mérite d’abattre un de ces terrifiants animaux, ont conservé chacun une de ses cornes. Concentrés sur leur repas, tous sont silencieux pendant un bon moment. On n’entend que les chiens qui se partagent quelques morceaux de carcasse traînant au sol et qui grognent de satisfaction. Une fois rassasiés, hommes et femmes commencent à échanger, et le bruit des conversations finit par couvrir celui de la mastication. C’est le récit des jeunes femmes ayant aperçu un troupeau de rennes qui est le plus écouté. Il circule de groupe en groupe.
Certains se lèvent pour rejoindre d’autres feux. Les plans commencent à s’élaborer pour organiser une grande chasse collective d’ici quelques jours.
Chacun y va de ses recommandations. Juste le temps de vérifier que toutes les armes sont opérationnelles et qu’il y en a en nombre suffisant. Il faudra sans doute fabriquer des sagaies supplémentaires, ou réarmer certains fûts de sagaie dont les pointes sont endommagées. Prospecter pour choisir le meilleur endroit où attirer le troupeau et prévoir des torches en nombre suffisant pour les nasser et les orienter dans le guet-apens qu’on aura préparé. Il sera non seulement nécessaire de préparer des armes en grand nombre pour l’abattage, mais aussi des couteaux et racloirs pour le dépeçage des carcasses.
Une fois le gibier abattu et équarri, il y aura beaucoup à faire pour tout le monde entre le traitement des os qu’il faudra concasser pour récupérer la moelle et en faire du bouillon, les quartiers de viande à émincer en lanières avant de les fumer afin de la conserver pour l’hiver, les peaux à préparer rapidement avant qu’elles ne pourrissent. Toutes les parties utiles de l’animal seront sélectionnées et mises de côté, les bois et les os pour fabriquer quantité d’objets, les dents pour la parure, les intestins et estomacs pour faire des outres, les tendons pour des liens, etc.
L’humeur est joyeuse. La date de la chasse sera fixée le soir même lors d’un conseil tenu par les aînés, hommes et femmes, et quelques chasseurs particulièrement valeureux. Tout le monde s’en réjouit car la chasse collective est souvent suivie de grandes réjouis sances où l’on mange à satiété. Il y aura aussi des chants et des danses, peut-être même que de nouvelles alliances seront scellées à cette occasion.

A lire également,
– La Vénus à la corne
– Laussel





Nicolas Teyssandier


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