L’art préhistorique. De l’Atlantique à la Méditerranée – Exposition

L’art préhistorique. De l’Atlantique à la Méditerranée
Exposition temporaire
Du 25 mai 2023 au 7 janvier 2024
Musée d’Aquitaine
Bordeaux

Depuis les premières découvertes au XIXe siècle, les témoins d’art préhistorique ont toujours fasciné : à quoi sert cet art ? Qui l’a fait ? À quelle époque ? Est-ce vraiment de l’art ? Cette exposition a pour ambition de tenter de répondre à ces questions.

Hominides.com

Lors de la visite de l’exposition « L’art préhistorique de l’Atlantique à la Méditerranée » un seul mot vous vient à l’esprit : gigantesque !
La richesse des collections exposées permet un véritable tour d’horizon de l’art paléolithique autour des Pyrénées. Des pièces très rares sont présentées exceptionnellement. Les parties plus pédagogiques sont d’une lecture aisée et s’adressent parfaitement à l’amateur.
Une très belle réussite.

C.R.

Des objets témoins des sociétés préhistoriques

En remontant 40 000 ans dans le passé, l’exposition présente les chefs d’œuvre de l’art préhistorique provenant des plus grands sites préhistoriques du sud de la France, du nord de l’Espagne et du Portugal.
Des îlots thématiques (la montagne, la steppe froide, les bords de mers…) rassemblent des objets d’art originaux, des moulages de pièces trop fragiles pour voyager, des écrans avec des photos d’œuvre pariétales et rupestres… On découvre des spécimens naturalisés pour les espèces les plus courantes (cheval, renne, bison…), sous forme de squelettes ou de dessins pour les animaux disparus (ours des cavernes, mégalocéros, mammouth…).
En complément, le visiteur peut aussi approfondir ses connaissances avec des interviews de chercheurs et visionner des films de la série « Les Gestes de la Préhistoire ».

Des premières découvertes aux techniques actuelles d’études et de restitutions

Lors des premières découvertes d’art préhistorique il s’est développé à la fois un enthousiasme populaire, car on pouvait imaginer les « ancêtres », mais également une incrédulité devant des objets vieux de plusieurs milliers d’années… Il fallait imaginer des « premiers hommes » vivant avec des mammouths.
Des petit malins, flairant la bonne affaire, ont commencé à produire de faux objets de la préhistoire. Avec les techniques modernes il est désormais plus facile d’authentifier l’âge des artefacts et de trouver les faussaires.

Témoins de pensées symboliques versus art préhistorique

En France, les plus anciennes preuves d’un art préhistorique sont datées de 45 000 ans BP : art gravé sur os, bois de renne, parois, peintures… Cette production est attribuée à Homo sapiens et correspond à la présence de notre espèce en Europe de l’ouest.
Cela laisse penser que les Néandertaliens, pourtant présents depuis 250 000 ans en Europe, ne sont pour rien dans cette explosion d’art, même si les outils taillés par Néandertal (Moustérien) sont parfois de véritables oeuvres d’art.

Les sociétés préhistoriques dans leur cadre climatique et environnemental

Si pendant 30 000 ans les hommes se sont installés autour des la chaîne des Pyrénées c’est que la région leur fournissait tout ce dont ils avaient besoin : des rivières d’eau douce, des troupeaux de rennes, de chevaux, une végétation et des conditions climatiques adaptées… Bref une région que les chasseur-cueilleurs devaient particulièrement apprécier… Une immense carte allant de l’Espagne à l’Italie du Nord montre les contacts et les échanges entre les nomades.

Les thématiques

La plus grande partie de l’exposition regroupe les artefacts d’art préhistorique provenant des plus grands sites préhistoriques du sud de la France et du nord de l’Espagne et du Portugal. Les collections sont rassemblées sur des sujets thématiques, comme la montagne, la steppe froide, les bords de
mer… Les espèces animales et les représentations humaines sont également présentées, ainsi que des animaux naturalisés sur une sorte de scène centrale.
De nombreux écrans permettent de visualiser les gestes des hommes préhistoriques et d’écouter les interviews de préhistoriens. Plusieurs installations en bois permettent aux plus jeunes d’apprendre en s’amusant.

Quelques représentations animales : ours, biche, cervidé, aurochs

Quelques représentations animales de bison

Quelques représentations humaines ou anthropomorphes

La faune au Magdalénien

Représentations animales de cheval et de biche

Représentations animales de phoque et d’isards

Signes : points, traits, croix…

Les techniques, les outils, les pigments et les supports

L’étude des représentations graphiques en art mobilier ou en art pariétal montre que les paléolithiques suivaient un plan propre pour positionner les figures. S’adaptant au relief des parois ou à la forme des os ou des bois, les « artistes » prenaient en considération les contraintes du support pour graver, peindre, souligner les représentations animales, humaines et symboliques. Si nous voyons aujourd’hui les images, il reste que la signification des ces oeuvres reste une interrogation pour le profane et même les préhistoriens !
L’exposition permet, par contre, de catégoriser par les techniques et les outils utilisés, les couleurs ou les utilisations du support.

La parure

Lorsque les préhistoriens découvrent un objet d’art mobilier, c’est-à-dire qui est transportable, ils cherchent, au travers des éventuelles traces, marques ou trous, à connaître l’utilisation qu’en faisaient les préhistoriques. Une dent percée et gravée devait être cousue sur une peau ou suspendue à un fil pour former une parure… Un chamois sculpté dans du bois de renne devait servir de propulseur pour chasser. De l’ivoire de mammouth était largement utilisé, même après la disparition de ces mastodontes…

Un art à part, la musique

Des instruments de musique à la préhistoire.
C’est l’un des arts les plus difficiles à reconnaitre. Qu’un morceau d’os troué soit interprété comme une flûte paraît évident, mais un racleur ou une rhombe sont beaucoup plus difficiles à identifier, sauf si l’on compare avec des instruments de musique utilisés par des populations lointaines. Dernièrement, une conque qui avait été trouvée lors des fouilles de la grotte de Marsoulas, a été ré-étudiée : des points rouges et des modifications de la coquille ont permis de découvrir qu’elle servait de cor au Paléolithique.

La fin de l’art

Il y a 12 000 ans les sources de l’art semblent se tarir. Les femmes et les hommes sont toujours bien présents dans la région, mais le climat se radoucit, la végétation évolue de la steppe vers les forêts, la faune va évoluer et changer. Les croyances, les superstitions, le mode de vie vont être modifiés. La production de l’art n’est plus aussi riche…

Un parcours accessible pour tous

Pour poursuivre sa démarche d’accessibilité, l’exposition est enrichie d’un parcours ludique dédié pour les enfants (jeux de manipulation, énigmes, fresque participative…) ainsi que d’un parcours tactile pour l’ensemble des visiteurs, qu’ils soient valides ou non valides, voyants ou mal-voyants. Des modules sont aussi complétés de moulages d’objets – en taille réelle ou agrandis – qui ne peuvent être empruntés pour des raisons de conservation. Une mascotte guidera aussi les enfants dans la découverte des œuvres d’art préhistoriques.

Visite de l’exposition L’art préhistorique. De l’Atlantique à la Méditerranée

Horaires
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h
Fermé les lundis et jours fériés
Ouvert 14 juillet et 15 août

Tarif :
Plein tarif : 6 €
Tarif réduit : 3,5 €
Etudiants : 2 €
Visite commentée : prix d’entrée majoré de 5 € pour tous les visiteurs (gratuit pour les titulaires de la Carte jeune Bordeaux Métropole et les Amis du musée d’Aquitaine).
Le billet donne accès aux collections permanentes et à l’exposition temporaire.

Lieu de l’exposition :
Musée d’Aquitaine
20 cours Pasteur
33000 Bordeaux
Site officiel

L’art préhistorique de l’Atlantique à la Méditerranée Livre de l’exposition Depuis les premières découvertes effectuées en Europe au cours du XIXe siècle, les témoins d’art préhistorique ont toujours fasciné et questionnent encore spécialistes, passionnés et amateurs : À quoi sert cet art ? Qui l’a fait ? À quelle époque ? Est-ce vraiment de l’art ? La dernière exposition en France sur l’art préhistorique des Pyrénées date de 1996. Depuis cette rétrospective, qui n’avait été présentée qu’au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, de nombreuses mises au jour sont venues enrichir nos connaissances. L’exposition « L’art préhistorique, de l’Atlantique à la Méditerranée » au musée d’Aquitaine de la ville de Bordeaux est l’occasion de faire une synthèse de l’état actuel de la recherche. Les grandes thématiques abordées sont la définition de l’art préhistorique, la place de l’humain dans celui-ci, l’art rupestre de plein air, la parure, la musique… Les nouvelles méthodes d’étude et de restitution, comme les fac-similés ou la 3D, permettent aujourd’hui de mieux comprendre l’univers symbolique des chasseurs-cueilleurs de la fin du Paléolithique et de proposer des comparaisons entre art pariétal, rupestre et mobilier. Quarante-trois scientifiques français, espagnols et portugais ont participé à ce livre, offrant une vision transfrontalière de l’art préhistorique. 272 pages. Plus de 300 photos et dessins. Editions Errance et Picard – 39 €

Musée d’Aquitaine à Bordeaux
les salles de préhistoire

Livres sur l’art préhistorique