Skip to content
  • Facebook Hominides
  • Instagram
Logo Hominides.com

Hominides

Les évolutions de l'Homme, de Toumaï à Homo sapiens

  • Accueil
  • Dossiers
    • Evolution des espèces
    • Spécialistes
    • Animaux préhistoriques
  • Articles
  • Chronologie
    • La Terre et la vie
    • La Préhistoire
    • Les cultures lithiques
  • Art préhistorique
  • Les hommes préhistoriques
  • Musées & Sites
  • Livres et médias
  • Enfants
  • Toggle search form
Accueil / Accueil – articles / Dans la grotte Mayenne-Sciences, l’imagerie hyperspectrale (HSI) révèle des tracés paléolithiques disparus
  • Les interactions plaine/montagne à l’âge du Bronze et au 1er âge du Fer en Europe occidentale Manifestations
  • Les plus anciennes traces de foyer en Angleterre, il y a 400 000 ans Etudes et recherches
  • Des traces de foyers utilisés par un hominidé il y a 1 million d’années ? Etudes et recherches
  • Le plus ancien foyer en Europe il y a 800 000 ans Etudes et recherches
  • Néandertal utilisait-il un accélérateur de feu ? Etudes et recherches
  • Pas d’aliments cuits à Atapuerca il y a 1,2 millions d’années Etudes et recherches
  • Cannibalisme néandertalien dans la grotte de Goyet Etudes et recherches
  • Traces de cannibalisme sur os néandertalien
    Néandertal, cannibale par nécessité alimentaire… Etudes et recherches

Dans la grotte Mayenne-Sciences, l’imagerie hyperspectrale (HSI) révèle des tracés paléolithiques disparus

Posted on 19 décembre 202519 décembre 2025 By Christian Aucun commentaire sur Dans la grotte Mayenne-Sciences, l’imagerie hyperspectrale (HSI) révèle des tracés paléolithiques disparus

Romain Lahaye

L’imageur hyperspectrale Specim IQ sur le terrain, devant le panneau principal de la grotte Mayenne-Sciences. La cible de référence se situe sous l’imageur. Crédits : photo de Romain Lahaye.

Etudier l’art pariétal consiste d’abord à bien voir et bien documenter les tracés.​ Le problème, c’est que dans une grotte, beaucoup de tracés ont été atténuées par le temps : certaines matières colorantes s’estompent et des coulées de calcite peuvent recouvrir une partie des dessins et peintures, au point de rendre certains détails invisibles.​

Les outils numériques (photographie, logiciels d’amélioration d’images comme DStretch®) ont déjà permis de mieux lire certaines figurations, mais ils restent limités car ils travaillent surtout dans le visible.​

L’imagerie hyperspectrale change la donne : au lieu d’enregistrer seulement une image “en couleurs”, elle mesure de très nombreuses longueurs d’onde (dans le visible, mais aussi dans le très proche infrarouge) et permet ainsi de mieux séparer ce qui relève de la matière colorante, de la paroi et des couches d’altération (notamment la calcite).​

L’imagerie hyperspectrale : voir au-delà d’une photo

Un article récent de Lahaye et al. évalue ce que l’imagerie hyperspectrale VNIR (Visible–Near InfraRed) peut apporter à l’étude de l’art pariétal paléolithique pour lire des tracés altérés, distinguer des pigments proches et repérer des détails passés inaperçus.

Le cas d’étude est la grotte ornée Mayenne‑Sciences (Thorigné‑en‑Charnie, Mayenne), attribuée au Gravettien, avec surtout des dessins effectués au charbon noir sur concrétions calcaires, souvent altérées et partiellement masquées par des écoulements de calcite.
Cette étude révèle aussi des enjeux de terrain : tester une acquisition hyperspectrale en grotte profonde sous éclairage artificiel, dans un contexte très contraignant (obscurité totale, forte hygrométrie, particules fines).

Un terrain difficile, une méthode calibrée

Plan de la grotte Mayenne-Sciences avec positionnement des représentations (chiffres et lettres). Les chiffres correspondent aux découvertes de Roger Bouillon et de l’équipe Mayenne-Sciences, les lettres correspondent aux découvertes de Romain Pigeaud. Crédits : DAO Romain Lahaye, d’après Pigeaud 2004.

Mayenne‑Sciences est une cavité du karst de Saulges, découverte en 1967, dont le parcours actuel est d’environ 60 m (et ~50 m si l’on raisonne sur l’entrée paléolithique probable). ​
Les recherches y recensent 59 unités graphiques (animaux, signes, motifs indéterminés, marques rouges), avec un corpus notable de chevaux, mammouths, bison et des signes triangulaires aux bords arrondis, ainsi que des mains rouges. ​Des datations radiocarbone sur un cheval situent au moins une partie des tracés vers 26 666 ± 864 à 27 255 ± 413 cal BP.​

Les difficultés de lecture des tracés sont typiques des grottes ornées, mais ici particulièrement sensibles : contrastes faibles, “voiles” calcitiques, superpositions, et disparition partielle du pigment rendant certains tracés quasi illisibles à l’œil nu ou en photographie standard. ​

Hyperspectral : ce que mesure réellement l’HSI

L’imagerie hyperspectrale ne se limite pas à “prendre une image” : elle enregistre, pour chaque pixel, un spectre (une signature spectrale) sur des bandes nombreuses, contiguës et finement échantillonnées, formant un cube de données (hypercube). Dans cette étude, l’acquisition est réalisée en VNIR (≈ 400–1 000 nm), ce qui permet à la fois d’optimiser le contraste dans le visible et d’exploiter des informations discriminantes dans le très proche infrarouge, là où la photographie classique est aveugle. ​L’idée clé est analytique : plutôt que d’interpréter seulement une “couleur” ou un contraste, on compare des signatures spectrales (pigment, calcite, argile, paroi), et on peut ainsi mieux séparer des matériaux visuellement proches. ​

Protocole d’acquisition et traitement

Pour travailler, l’équipe utilise un imageur hyperspectral (Specim IQ) : au lieu de faire une simple photo en couleurs, l’appareil enregistre pour chaque point de la paroi une “empreinte” de lumière très détaillée (son spectre), ce qui aide à distinguer le pigment de la roche, même quand le dessin est très effacé.​

Dans le noir total de la grotte, l’éclairage est déterminant : deux projecteurs halogènes puissants (2 × 750 W) ont donc été retenus car ils fournissent une lumière continue et homogène sur toute la plage de longueurs d’onde étudiée, avec un signal stable. Les LED consomment et chauffent moins, mais elles peuvent présenter des variations d’intensité et de température de couleur, parfois imperceptibles à l’œil nu, mais gênantes pour des mesures fiables.

Avant de scanner les dessins, le protocole prévoit aussi une étape de réglage et de “calibration” : en pratique, l’appareil mesure une référence blanche (et une référence sombre) pour corriger l’éclairage et pouvoir comparer correctement les zones peintes et non peintes.​

Ensuite, les données sont traitées dans un logiciel spécialisé, et comparées à une image couleur classique prise au même endroit, ainsi qu’à des améliorations d’images de type DStretch®.​

Enfin, l’étude privilégie un traitement mathématique (ACI/ICA) qui sert à “démêler” automatiquement ce qui relève du pigment, de la paroi et du bruit, ce qui est particulièrement utile quand les tracés sont faibles, masqués ou presque invisibles.

Résultats : découvertes et relectures permises par l’HSI

Parmi les résultats marquants, l’analyse hyperspectrale a permis d’identifier un nouveau signe triangulaire aux bords arrondis, jusque-là invisible à l’œil nu entre deux ensembles de traits. Ce type de signe n’est pas isolé : on en compte déjà 25 dans les grottes très proches de Margot et de Mayenne‑Sciences, et on en connaît aussi sur quelques plaquettes de la grotte Rochefort.

A-C, Ensemble des signes triangulaires aux bords arrondis des grottes Rochefort (A), Mayenne-Sciences (B), Margot (C): A1, 1315 ; A2, 1947 ; A3, 6634 ; A4, 4204 ; A5, 4048 ; B1, G ; B2, 1a ; B3, 5 ; B4, 11a ; B5, 19 ; B5, M ; C1, 1 ; C2, C3, 86b ; C4, 3 ; C5, 158 ; C6, 16bis ; C7, 115a ; C8, 168a ; C9, 69a ; C10, 130b ; C11, 108 ; C12, 123. Le nouveau signe M présente une base concave similaire aux autres signes de Mayenne-Sciences et à certains de ceux de la grotte Margot et des plaquettes de Rochefort. Il présente aussi un appendice que l’on retrouve sur un autre signe de Mayenne-Sciences (B2) et un signe de Rochefort (A4). Échelles : A, 10 cm ; B, C, 5 cm. Crédits : DAO Romain Lahaye et Romain Pigeaud.

Sur le panneau XIII, l’imagerie hyperspectrale permet désormais de voir nettement des portions du tracé du bison (n°14) qui étaient masquées par une coulée de calcite, notamment au niveau de la jonction entre la ligne de dos et l’encolure.​ Des tracés sur ce même panneau laissent entrevoir ce qui pourrait être un théranthrope schématique.

Gauche, Photographie bison no 14 dans la grotte paléolithique Mayenne-Sciences (France) et du potentiel théranthrope L;
Droite, photographie par imagerie hyperspectrale (HSI) laissant apparaître des tracés invisibles à l’œil nu. Le probable thérantrope L est beaucoup plus identifiable. Le dos du bison présente un bombement au niveau du garrot qui l’apparente aux représentations anciennes de « bisons-mammouths » de grottes périgourdines comme Font-de-Gaume.
Échelle : 10 cm. Crédits : Frédéric Donze et Bernard Schmitt.

La méthode ne “fait pas revenir” le dessin : elle améliore la lecture en séparant mieux le signal du pigment de celui du support et des dépôts, ce qui rend accessibles des détails devenus illisibles en observation directe.​

Elle a aussi rendu certains éléments plus nets (épaisseur/continuité de traits, détails comme la queue auparavant non visible) et aide à discuter certaines interprétations associées au panneau. Ainsi, les auteurs estiment que deux chevaux semblent avoir été tracés en plusieurs étapes, avec des indices de couches et d’états distincts mis en évidence par la séparation spectrale.​

Romain Lahaye                                                                      
Archéologue, spécialiste des arts rupestres
Docteur en Histoire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Entrepreneur individuel (EI) – Micro‑entreprise « Archéorizons »

Source :
Lahaye R., Donzé F.V., Schmitt B., Pigeaud R. 2025 – Découvertes de tracés inédits par imagerie hyperspectrale dans la grotte ornée paléolithique Mayenne-Sciences (France), Comptes Rendus Palevol, 24 (26), p. 531‑544.

Manifeste intemporel des arts de la Préhistoire
Pourquoi l’art préhistorique ?
animaux animés préhistoire
La Préhistoire du cinéma:
Naissance de la vie
De Chauvet à Lascaux
Qu'est ce que l'art préhistorique ?
Qu’est ce que l’art préhistorique ?
Ce que l'art dit de nos origines
Ce que l’art dit de nos origines
Le temps sacré des cavernes
Le temps sacré des cavernes
La première civilisation de l’image

Arts et pré-histoire
L’art des cavernes – Paul G. Bahn
L’art des grottes ornées du Paléolithique supérieur.
Aux Origines de l’art
Emmanuel Anati
L’art préhistorique de l’Atlantique à la Méditérrannée
Art préhistorique dans le monde
Art préhistorique dans le monde
L'art de l'époque glaciaire
L’art de l’époque glaciaire

Grotte Mayenne-Science

Musée de préhistoire de Saulges

Etudes et recherches Tags:art parietal, calcite, datation, gravettien, grotte, grotte ornée, HSI, imagerie hyperspectrale, mayenne-science, paléolithique, peinture, tracés disparus, triangle

Navigation de l’article

Previous Post: Les interactions plaine/montagne à l’âge du Bronze et au 1er âge du Fer en Europe occidentale

Articles similaires

  • Traces de présence humaine en Roumanie à plus de 1,95 million d’années Etudes et recherches
  • Un chien vieux de 33 000 ans en Sibérie Etudes et recherches
  • Les jambes courtes de Néandertal, aussi une adaptation au relief ? Actualité
  • Une quatrième lignée à l’origine des européens Etudes et recherches
  • Néandertal hébergeait lui aussi des virus il y a 50 000 ans… Etudes et recherches
  • Homo sapiens, unique généraliste-spécialiste Etudes et recherches

Articles connexes

Homme noir portant un enfant blanc dans ses bras Comment les européens sont devenus blancs de peau Etudes et recherches
Premières preuves de pêche en haute mer il y a 42 000 ans Actualité
Il y a 100 000 ans sur la plage de Larache au Maroc, des Homo sapiens ont laissé des traces de pas Etudes et recherches
Extinction de la mégafaune… une récente étude met en cause Homo sapiens… Etudes et recherches
Squelette La Chapelle-aux-Saints Le Néandertalien de La Chapelle-aux-Saints a bien été inhumé. Etudes et recherches
Découverte du plus ancien atelier de bijouterie en coquillages d’Europe occidentale Etudes et recherches

Laisser un commentaire Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Sélection de cadeaux pour Noël 2025 - : livres, BD, jeux, jouets
  • Dans la grotte Mayenne-Sciences, l’imagerie hyperspectrale (HSI) révèle des tracés paléolithiques disparus19 décembre 2025
  • Les interactions plaine/montagne à l’âge du Bronze et au 1er âge du Fer en Europe occidentale16 décembre 2025
  • Les plus anciennes traces de foyer en Angleterre, il y a 400 000 ans12 décembre 2025
  • Dissignac revisité !8 décembre 2025
  • Préhistoire des Gorges de la Cesse – Retour à la grotte d’Aldène6 décembre 2025
Le musée de l'Homme présente, du 19 novembre au 25 mai 2026, l'exposition-événement « Momies ». A travers l'histoire de neuf momies, elle met en lumière cette pratique qui remonte à des temps ancestraux et qui est utilisée dans de nombreux pays, de l'Amérique Latine à l'Europe en passant par l'Egypte.
Les maîtres du feu
Exposition Musée d'Archéologie nationale
du 10 juin 2025 au 9 mars 2026

Les livres de préhistoire

Domestique-moi si tu peux !
Exposition Toulouse
La France de la Préhistoire - Romain Pigeaud

PrehistoGuide Nouvelle Aquitaine - Jacques Jaubert

Dans la tête de nos ancêtres - Antoine Balzeau

Sélection livres de préhistoire, d'anthropologie, de paléogénétique...

Galerie Paléontologie
et Anatomie comparée

adn animaux anthropologie archéologie art chasse conference conférence datation découverte espèce europe exposition eyzies femme france grotte génétique histoire hominidé homme homo homo sapiens image livre mobilier musée néandertal néolithique os outils paléolithique parietal prehistoire préhistoire préhistorique sapiens scientifique sépulture évolution

  • Momies18 novembre 2025
  • Déserts30 octobre 2025
  • Echos du Bronze28 octobre 2025
  • Domestique-moi si tu peux !  Exposition17 octobre 2025
  • Les Maîtres du Feu1 août 2025

Préhistoire sur la Vézère

  • Les peintures de la grotte Chauvet seraient bien les plus vieilles du monde Etudes et recherches
  • Sors de ta réserve – Exposition Quinson Expositions
  • Des fossiles humains découverts au Laos et datés de 86 000 ans Etudes et recherches
  • Site Clichy La Garenne
    Un déjeuner en bords de Seine ? Conférences
  • Sors de ta réserve ! Conférences
  • ossements
    Dikika : les entailles sur os ont été faites par un outil de pierre. Etudes et recherches
  • Découverte d’un nouveau pré-Néandertalien en France : l’homme de Tourville-la-Rivière Etudes et recherches
  • Colloque international Hommes et Territoires de la préhistoire à aujourd’hui Manifestations
pub
  • Actualité
  • Conférences
  • Etudes et recherches
  • Expositions
  • Livres
  • Manifestations

adn animaux anthropologie archéologie art chasse conference conférence datation découverte espagne espèce europe exposition eyzies femme france grotte génétique histoire hominidé homme homo homo sapiens humain image livre mammouth mobilier musée néandertal néolithique origines os outils paléolithique parietal paris prehistoire préhistoire préhistorique sapiens scientifique sépulture évolution

  • Plan du site
  • Contact
  • Mentions légales
Hominides sur Mastodon

Copyright © 2008-2024 Hominides.com - Tous droits réservés