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L’anthropophagie au Paléolithique

Cannibalisme dans la Préhistoire
Un article de Zaf

Repas néandertal
Cannibalisme chez Néandertal – Zdenek Burian

Le cannibalisme, une pratique humaine difficilement acceptable

La découverte des premiers indices d’anthropophagie a déclenché de vives polémiques. Certains préhistoriens rejetaient d’emblée, par principe, des ancêtres aussi horribles, tandis que d’autres se laissaient volontiers séduire par une ascendance dramatique qui avait, en outre, l’avantage de faire d’eux des parangons de la civilisation. Les passions se sont maintenant apaisées, de nouvelles découvertes archéologiques ont été faites, en même temps les données ethnologiques se sont élargies au point de fournir un contexte significatif. Le moment d’un réexamen dépassionné de la question est venu.

Des traces d’anthropophagie sur différents sites

Les faits archéologiques sans être très nombreux constituent néanmoins un ensemble non négligeable, ils peuvent se classer en indices forts et faibles.

Les indices forts et remarquables de cannibalisme à la préhistoire

Les premiers apparaissent dès le paléolithique moyen sous forme d’os humains brisés ou portant des traces de décarnisation et souvent calcinés, retrouvés dans des sols d’habitats parmi des ossements animaux traités de manière semblable. A Krapina (Croatie) dans les couches 3 et 4 les restes de treize néandertaliens ont été retrouvés en amas, brisés et partiellement calcinés, pour leur découvreur Gorjanovic ils sont le résultat d’une entreprise cannibale. André Leroi-Gourhan, après examen des pièces, confirmera ce point de vue, en déclarant que l’impression de broyage alimentaire sur ce site est « saisissante ».

Crâne Néandertal Krapina
Crâne Néandertal de la grotte de Krapina – Traces de décharnement – Photo Colorado State University
Traces de cannibalisme ossements
Traces de cannibalisme sur les ossements d’un néandertalien de la grotte de Krapina – Photo Colorado State University

A Vindija, également en Croatie, un site daté du paléolithique moyen, a fourni des indices analogues. Plusieurs pièces isolées sont également signalées : à Isturitz un fragment de calotte crânienne porte des traces d’estafilade au couteau de silex, à Predmost (Moravie) un squelette porte des traces de découpage, à Tchoutaltovo (Ukraine) un fragment d’os frontal porte des incisions. A Tautavel (Pyrénées Orientales) un crâne brisé d’Homo erectus a été retrouvé au milieu de déchets alimentaires (sol G – 450 000 ans). A La Baume de Moula-Guercy (Ardèche) des os humains, néandertaliens, (6 individus dont deux adultes et deux enfants de 15 à16 ans) brisés et présentant des traces de découpage figurent parmi des déchets alimentaires manifestes. A Klassies Mouth River (Afrique du Sud) des restes d’hommes modernes associés à une industrie du Middle Stone Age (entre -13 000 et -80 000 ans) ont été exhumés les os étaient brisés, brûlés et portaient des traces de décarnisation. A Maszycka (Silésie polonaise) les restes regroupés mais incomplets de seize individus ont été retrouvés. Ils présentaient des ébréchures, des traces de mâchonnements qui, selon les inventeurs, ne sauraient être imputées aux carnivores. Les victimes auraient été décapitées et désarticulées hors de la grotte, un lot d’ossements aurait été ramené et enterré après un repas rituel. A la Grande Doline d’Atapuerca (Espagne) – 800 000 ans des traces de dévoration humaine ont été également relevées signes de décapitation, stries de boucherie sur 50% des restes, fractures anthropiques).
En Angleterre, dans la grotte de Gough, des ossements humains présentent des traces de cannibalisme. Les crânes eux mêmes ont servis de coupes à boire… (Rajout 2015).

Calotte crânienne Gough
Calotte crânienne Grotte de Gough (Angleterre) – Marques de découpe et de dents – NHM de Londres – Photo Neekoo pour Hominides.com
Mandibule grotte de Gough
Mandibule grotte de Gough (Angleterre) – Marques de boucherie sur les ossements – NHM de Londres – Photo Neekoo pour Hominides.com

Les indices faibles

Les indices faibles sont constitués par les dents humaines et les crânes dont le trou occipital a été élargi. Des dents ayant appartenu à des individus de tous ages ne sont pas rares sur les sols d’habitat. Or une dent saine ne tombe pas spontanément, leurs propriétaires ont-ils été dévorés par des contemporains ou par des bactéries ? Rien ne permet de le dire mais l’hypothèse d’une putréfaction sur place paraît peu satisfaisante, même si les paléolithiques n’ont avoir jamais fait preuve de beaucoup de raffinement en matière d’hygiène. Les crânes dont le trou occipital semble avoir été élargi sont connus à Chou-Kou-Tien (Chine), à Steinheim (Allemagne) une femme néandertalienne et au Mont Circé (Italie) L’anthropophagie a été d’emblée évoquée bien que les paléolithiques aient toujours manifesté une forte tendance à briser les os, animaux ou humains, pour en extraire ce qu’ils désiraient manger. Deux hypothèses sont à considérer : l’action des animaux rongeurs ou d’une hyène dans le cas du Mont Circé mais également l’éventualité d’une sépulture en deux temps.

Une pratique rare mais persistante

Chez l’animal

Pour la biologie animale le cannibalisme n’est pas un comportement très répandu. Chez les insectes il n’est le fait que des abeilles, en cas de disette, et de la mante religieuse. Chez les poissons seuls la truite et le brochet consomment volontiers leurs alevins. Le lion, seul parmi les mammifères, en serait coutumier, mais exclusivement vis à vis de ses propres descendants.

Chez les chasseurs-cueilleurs

Les données de l’ethnologie forment un contraste frappant. Dans l’espèce humaine le cannibalisme s’il n’est pas la règle est loin d’être exceptionnel. Il est en effet attesté chez les chasseurs-cueilleurs de la plupart des continents :

· Amérique du Nord : Algonquins, Hurons, Cree, Iroquois.
· Amérique du Sud : Guayaki, Tupimambas, Tupi-guarani et les Aztèques.
· Papouasie : Foré.
· Mélanésie : Falatekas.
· Afrique : Azandés.
· Sibérie : Youkanghirs, Toungouses, Samoyèdes, etc.

Et, fait encore plus surprenant, sauf dans des cas de famine tout à fait exceptionnels, il ne s’agit jamais de cannibalisme alimentaire mais d’actes rituels très élaborés. On distingue deux grandes formes, l’exocannibalisme où ce sont les ennemis tués au combat qui sont consommés, et l’endocannibalisme qui s’adresse aux membres du groupe décédés quelle que soit la cause de la mort. Par exemple les Tupimambas exocannibales considèrent que la vengeance n’est complète que si l’ennemi est dévoré mais en même temps il faut apaiser les morts du groupe et s’approprier les qualités de la victime. Les Guayaki*, endocannibales, consomment au cours d’un repas rituel les membres décédés de leur groupe pour se protéger de l’influence néfaste de l’âme du mort qui est réputée rester errante si le rituel n’est pas accompli.

Pourquoi manger son semblable ?

Au total si l’existence du cannibalisme au paléolithique ne peut être prouvée objectivement elle peut cependant, compte tenu du contexte ethnologique, être considérée comme possible ou probable. Il s’agissait certainement d’un cannibalisme rituel. Les documents disponibles ne permettent, bien entendu, pas de trancher entre exo et endocannibalisme. La pratique du cannibalisme semble très ancienne, elle a concerné aussi bien les Sapiens primitifs que les Néandertaliens peut être même les erectus. Les documents bien datés ne sont pas, par contre, suffisamment nombreux pour permettre de suivre la disparition de ce comportement, d’autant plus que quelques rares indices semblent exister pour des périodes tardives, Mésolithique et Néolithique. Le cannibalisme ne serait ainsi ni un signe archaïque ni une manifestation de sauvagerie.

Mise à jour mars 2009. Le site néolithique d’Herxheim près de Spire en Allemagne à produit de très nombreux ossements (2 000 pièces correspondant à 10 individus selon B. Boulestin (Université de Bordeaux 1) portant de traces de décarnisation. Il semble donc que la pratique du cannibalisme ait duré largement après le paléolithique.

Mise à jour 2017. Selon une étude anglaise il apparait que la valeur nutritive du corps humain est assez faible par rapport aux autres animaux : moins de muscles et moins de calories… Le cannibalisme nutrionnel perd donc du terrain par rapport au cannibalisme rituel.

Deux curiosités : l’une à Chou-Kou-Tien, l’autre à Enlène

Chou-Kou-Tien

Fragment maxilaire enlene
Fragment de mandibule dont le foramen mentonnier a été agrandi, Enlène (Ariège) ; d’après Bégouën et al., 1937.

Avant de devenir un site archéologique mondialement connu Chou-Kou-Tien a fait l’objet de prospections sauvages à la recherche de dents humaines fossiles, dites dents de dragon, qui après broyage constituaient un élixir de longue vie très apprécié. Le sinanthrope à quelques millénaires de distance se retrouve ainsi à nouveau en position de victime mais cette fois dans le cadre d’un cannibalisme thérapeutique à la préhistoire et de la part de son lointain descendant Homo Sapiens.

Enlène

La grotte d’Enlène (Ariège) à produit une pièce magdalénienne unique en son genre : un fragment de maxillaire inférieur, côté droit, d’enfant (12 à 18 ans en fait pour l’époque il s’agit d’un jeune adulte), le bord inférieur a été scié pour réduire la hauteur, puis adouci, surtout un orifice de suspension a été formé à partir du trou mentonnier. Cette pendeloque qui semble bien être le seul objet de parure préhistorique produit à partir d’un matériel humain cadre mal avec les fonctions reconnues à ce genre d’objets : séduction sexuelle et ou sociale, affirmation identitaire de même tonalité, symbole religieux, elle serait cependant un peu moins incongrue au cou d’un cannibale de sexe indéterminé.


A lire également
2017 L’être humain, une faible valeur nutritive
2019 Néandertal Cannibale par nécessité
2010 Les néandertaliens cannibales de la grotte d’El Sidron

Auteur : ZAF

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