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Des préhistoriques à la plage
Des préhistoriques à la plage
Exposition
25 avril au 28 septembre 2025
Musée de Préhistoire de Terra Amata
Nice
Alpes-maritimes
Au fil de la Préhistoire, l’homme entretient des relations multiples avec la mer, selon les périodes et les continents. À Nice, le site de Terra Amata, occupé à au moins 26 reprises entre 400 000 et 380 000 ans, en est d’ailleurs un bel exemple.

Cette exposition est une synthèse de la longue histoire des hommes et des océans, depuis l’utilisation de matières premières provenant des littoraux, dès le Paléolithique inférieur, jusqu’à l’arrivée des premiers Néolithiques dans le sud de la France par la Méditerranée.
Visite de l’exposition Des préhistoriques à la plage
Une histoire qui nous apparaît plus clairement aujourd’hui, grâce à de nouvelles découvertes archéologiques effectuées ces dernières décennies. Celles-ci mettent en lumière une utilisation de plus en plus poussée et diversifiée des littoraux : du façonnage de l’outil à la pêche, en passant par la fabrication de parures et même, dans certains cas, jusqu’à l’inspiration artistique, comme en témoigne la grotte Cosquer.
Les variations du niveau des mers
Au cours du Paléolithique, des cycles glaciaires se sont succédé, avec des périodes glaciaires caractérisées par des températures basses et une vaste extension des glaciers, et des périodes interglaciaires plus chaudes, où les glaciers diminuaient.
Ces fluctuations ont eu des conséquences directes sur les littoraux (canyons sous- marins), les zones côtières (érosion des côtes, engloutissement de grottes) et les terres émergées (formation de canyons et changement de cours d’eau).

Le niveau de la mer… des hauts et des bas !
Il y a 160 000 ans, la grotte du Lazaret à Nice se trouvait à 140 m au-dessus du niveau de la mer.
À l’inverse, la montée du niveau des océans en fin de glaciation a submergé certaines zones côtières, formant de nouvelles configurations géographiques et modifiant les habitats disponibles. Ainsi, l’entrée de la grotte Cosquer à Marseille se trouve 40 m sous le niveau actuel de la mer. Par exemple, il y a 160 000 ans, la grotte du Lazaret à Nice se trouvait à 140 m au-dessus du niveau de la mer.
La peche au Paléolithique
Il est aisé d’associer l’Homme du Paléolithique à la figure de « chasseur préhistorique ». Mais pour se nourrir, il pouvait également pratiquer la charognage, la cueillette ou encore a pêche. La consommation de poissons devient plus significative à partir de la seconde moitié du Paléolithique supérieur (dès 20 000 avant notre ère). On trouve des restes de pêche paléolithique sur les gisements préhistoriques principalement sous la forme d’arrêtes mais également avec des harpons ou des hameçons.


La mer pour faire des outils
Les hommes et femmes du paléolithique ont utilisé des matières premières issues de la mer pour façonner leurs outils. Le site de Terra Amata en est un très bon exemple du Paléolithique inférieur, puisque de nombreux galets trouvés sur la plage ont été aménagés. D’autres sites plus récents attestent de l’exploitation de ressources telles que les coquilles ou, plus rarement, des os de baleines.
La mer pour se faire beau
L’utilisation des coquilles marines, percées de manière à en faire un bijou, témoigne d’un comportement symbolique particulièrement ancien chez Homo sapiens, et qui perdure jusqu’aux périodes plus récentes de la préhistoire.
Au Maroc, dans la grotte des Pigeons des coquillages percées ont permis de créer des parures il y a 40 000 ans ?

Grotte du Cavillon, Balzi Rossi, Ligurie, Italie
Gravettien, vers -25 000 ans
Moulage en résine, plâtre et bois
Crédit : Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco.
La mer et l’art mobilier
Les préhistoriques du Paléolithique supérieur ont développé en Europe un art très riche sur les objets de leur quotidien (art mobilier). Ces pièces pouvaient soit représenter des animaux marins, soit être réalisées à partir d’éléments prélevés sur ces derniers. De rares cas révèlent même un travail sur des dents de cachalot, comme à Las Caldas et au Mas d’Azil.

(crédit : Luc Albertini / Ville de Nice)
Nanisme insulaire humain : les « Hobbits » de l’île de Florès
En 2003 la découverte d’hominidés de petite taille a lancé une véritable seisme chez les anthropologues… cette petite femme d’un mètre de haut était-elle atteinte d’une maladie génétique, un individu dégénéré ou appartenait-elle à une espèce inconnue ?
Les spécialistes ont pu déterminer que cette femme d’un mètre de haut pour une capacité crânienne de 400 cm3 (trois fois plus petite que celle d’Homo sapiens) était probablement descendante des Homo erectus. Ces hominidés qui arrivèrent sur l’ile de Florès, en Indonésie, ont vu progressivement leur taille diminuer pour répondre à des ressources limitées. l’espèce Homo floresiensis a a été définie.
C’est à ce jour le cas le plus étonnant de nanisme insulaire humain ! L’histoire ne dit pas encore comment les petits hommes sont arrivés sur l’île…

Exposition « Les préhistoriques à la plage »

Grotte Charkadio, île de Tilos, Mer Égée, Grèce
Pleistocène tardif -Os et résine
Prêt du Musée de géologie et de paléontologie d’Athènes
Crédit : Musée de géologie et de paléontologie d’Athènes
La navigation durant la Préhistoire
Naviguer implique nécessairement la maîtrise de moyens techniques complexes afin de surmonter les défis liés à la traversée maritime. Pour les archéologues, cela induit un niveau d’insularité tel, que même les périodes froides n’ont jamais rendu le passage possible à pied.
Actuellement, les traces de navigations volontaires les plus anciennes sont celles des premières migrations humaines en Australie, entre 70 000 et 50 000 ans avant notre ère. Il reste néanmoins difficile d’en connaître les motifs : curiosité, migration climatique, quêtes de nouvelles ressources, etc. ?
Mais qu’en est-il des navigations involontaires ? Difficiles à mesurer, ces dernières semblent être la cause de l’insularité de certaines espèces humaines, comme l’homme de Florès, probablement arrivé sur l’île de manière accidentelle et contraint d’y rester. Selon cette hypothèse, la navigation accidentelle serait bien antérieure à l’arrivée d’Homo sapiens en Australie

Exposition « Des préhistoriques à la plage » en pratique
Du 25 avril au 28 septembre 2025
Le Musée de Préhistoire de Terra Amata est installé sur le lieu de la fouille du site du même nom, qui a livré les plus anciens foyers de l’histoire de l’Humanité, datant de 400 000 ans. La muséographie présente les dernières découvertes et offre aux visiteurs un parcours interactif et ludique. Elle expose également la vie des premiers Niçois au sein de leur environnement, ainsi que la première grande révolution de l’Humanité : la domestication du feu.
Adresse
Musée de préhistoire de Terra Amata
25, boulevard Carnot
06300 Nice
Horaires
- Musée ouvert tous les jours sauf le mardi
- De 10h à 17h du 1er novembre au 30 avril.
- De 10h à 18h du 2 mai au 31 octobre.
- Fermé le 1er janvier – le dimanche de Pâques – le 1er mai – le 25 décembre.
- Fermeture de la billetterie 30 minutes avant.
Tarif :
- Gratuit pour les moins de 18 ans et les étudiants
- Gratuit Employés de la Ville de Nice, de la Métropole NCA et du CCAS
- Tarif normal : 5€
- TArif normal + visite guidée : 12 €
- Pass Musées 3 jours : 15€ – Accès à tous les musées et galeries municipaux pendant 72 heures
Contacts
Téléphone : 04 93 55 59 93
Courriel : musee.terra.amata@ville-nice.fr





Bertrand Roussel









