Magdalénien

Dernière grande culture du Paléolithique Supérieur, le Magdalénien s’étend sur l’Europe entre 17 000 et 10 000 ans BP, environ. Industries lithique et osseuse ne constituent qu’un des pans de cette culture qui fait entrer l’homme dans les prémices de la modernité.

Une europe avant l’heure

Dans le cadre de sa classification – et de la nomenclature associée – des grandes périodes du Paléolithique, le préhistorien Gabriel de Mortillet proposa le nom de Magdalénien en référence à l’outillage présent dans l’abri sous roche de la Madeleine à Tursac, en Dordogne, découvert en 1863 et aujourd’hui inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Coïncidant avec la fin de la dernière période glaciaire, la culture magdalénienne est plus étendue géographiquement que le Solutréen. On la retrouve dans une grande partie de l’Europe : sud de l’Angleterre, France, Espagne, Portugal, Suisse, Allemagne et Pologne.

Pierre, os et bois de renne

Si des variantes régionales et des stades chronologiques complexes sont distingués par les spécialistes, retenons que grattoirs, burins, perçoirs, lames et lamelles forment la base de l’outillage très diversifié de cette période. Bois de cervidés, os et ivoire sont autant utilisés que le silex. C’est dans ces matières animales que sont fabriqués les harpons – barbelés -, armes de chasse et de pêche aux hampes faites de bois végétal : une innovation caractéristique du Magdalénien. Des bâtons percés en bois de renne servaient vraisemblablement à corriger la courbure des sagaies, après chauffage de celles-ci.
C’est également dans les gisements datant du Magdalenien que l’on trouve le plus de lampes à graisse qui permettent aux hommes et femmes d’avoir des activités à nuit tombée ou même pour orner les grottes.

Art vivant

C’est surtout la grande maîtrise des productions artistiques – dont certaines sont considérées comme des chefs-d’œuvre – qui illustre l’habileté des Magdaléniens : restitution des détails, des proportions, de l’impression de mouvement… Toutes les techniques sont utilisées : gravure, sculpture, dessin, peinture et même modelage sur argile. Les gravures sur plaquettes en pierre, os ou bois de cervidés sont nombreuses. Les objets usuels sont souvent décorés. Une flûte a été trouvée à Isturitz (Pyrénées-Atlantiques).

Plus de 150 grottes ornées sont connues, en Espagne (Altamira, 15 500 à 13 500 ans BP) et surtout en France : Lascaux (Dordogne, 17 000-18 000 ans BP), Rouffignac (Dordogne, 13 000 ans BP), Niaux (Ariège, 13 000 ans BP), Marsoulas (Pyrénées, 18 000 ans) et les abris sous roche de Cap-Blanc (Dordogne) et du Roc-aux-Sorciers (Vienne, 14 000 ans BP), avec sa frise sculptée de plusieurs dizaines de mètres, représentant humains et animaux sauvages.

L’esquisse d’une modernité

La question de savoir qui est l’inventeur du Gravettien ne se pose pas : les tous derniers Néandertaliens sont, à Des campements de chasse, comme celui de Pincevent (Seine-et-Marne) ou celui d’Étiolles (Essonne) permettaient de s’abriter assez confortablement dans les zones où les abris rocheux faisaient défaut. Des campements de base étaient occupés durant de longues périodes. La diversité des tâches, révélée par la diversité des armes de chasse et de l’outillage (y compris de couture), mais aussi une forme de spécialisation – certains sites de chasse, par exemple, n’ont livré que des restes de chevaux, d’autres de rennes, d’autres encore (sites de pêche) de saumons – et l’existence de véritables sanctuaires souterrains témoignent également d’une bonne organisation des Magdaléniens dans l’espace et dans le temps.
Les conditions de vie des hommes modernes du Magdalénien étaient donc très différentes de ce qu’imaginaient les auteurs anciens.

F. Belnet

Source :

Cultures lithiques
Oldowayen	Acheuléen	Moustérien	Châtelperronien
Aurignacien	Gravettien	Solutréen	Magdalénien

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